Voici ce qu’on pouvait lire il y a quelques jours sur le site d’un journal français tout en ligne*, dont le slogan est « Un vent nouveau sur l’info ». Mais apparemment, ce vent nouveau souffle aussi sur l’orthographe et la grammaire, plutôt malmenées tout au long de cet article sur les téléphones portables.
Un vrai concentré d’erreurs de terminaisons, classiques chez ceux qui sont fâchés avec l’orthographe et gênantes pour la compréhension: il faut s’y reprendre à deux fois, car un -é ou un -er à la fin d’un mot ne signifient pas la même chose. Quand l’écriture devient vaguement phonétique et aléatoire, la communication et la lecture se font un peu plus difficiles !
– En particulier ne prend pas de « s ». Il ne s’agit pas du nom un particulier, qui au pluriel devient effectivement des particuliers.
– Le verbe perturber s’accorde avec le sujet, même s’il n’est pas juste à côté de lui : Nos multiples écrans… perturberaient…
– à l’inverse de ce que l’on pensait: comment peut-on écrire ici penser qui n’est pas une forme conjuguée ? L’auteur de ces lignes est peut-être du sud de la France : apparemment, il prononce de la même façon penser et pensait et écrit phonétiquement en quelque sorte. Ailleurs, on fait la différence entre les deux sons, si on a conscience de la grammaire évidemment !
– Cette fois-ci, il y a confusion entre le verbe faciliter et le nom employé ici: deux fois plus de facilité.
Oh là, là ! Cela devient incompréhensible, on se dit qu’il manque des mots et on se demande ce qui est à démontrer. Mais non, il voulait bien dire: Un chercheur américain a démontré…
Avec indulgence, on pense d’abord qu’il s’agit peut-être de ces erreurs que nous faisons tous sur nos écrans: on tape une première version qu’on modifie légèrement, en laissant des bouts de phrase qui ne s’enchaînent pas bien. Voulait-il dire : Le smartphone est discret, il est pratique ? Hélas, je pense qu’il voulait bien écrire: Il est discret et pratique.
Névroser est le verbe à l’infinitif. Mais rendre n’est pas suivi d’un infinitif. Il lui faut un adjectif ou un participe passé : Rend-il névrosé ?
Une expression: être fâché avec…
Normalement, on est fâché avec quelqu’un.
Mais on peut aussi être fâché avec l’orthographe, la grammaire, les maths par exemple, ce qui signifie qu’on n’est pas bon dans ces domaines-là.
* Petite remarque de vocabulaire: tout en ligne.
Le site France Terme vient de recommander de ne plus employer l’expression « pure player ». Dans ce cas précis, on peut reconnaître que l’expression française équivalente est plus parlante pour un francophone et comme elle passe bien, elle devrait être facilement adoptée.
Et pour terminer avec humilité, j’espère ne pas avoir laissé d’erreurs, ne pas avoir oublié ma grammaire, ne pas avoir manqué un seul accord dans ce que je viens de publier !
Quand je me rappelle mes fautes, la où j’ai la plus tendance à en faire une, c’est quand je corrige ce que j’ai déjà écrit, il y a une forte possibilité que j’aie manqué quelque mot associé!
Par exemple, version originale, « Donc on dit: »
J’y ai réfléchit et puis j’ai ajouté le verbe pouvoir, mais je garde ce « dire » conjugué au présent et j’ai mis « Donc on peut dit……. »
Je doit avouer que je me relis pas très souvent….
J’aimeJ’aime
C’est vrai ! Comme on tape nos textes à l’ordinateur où on peut modifier des passages bien précis, ça arrive très souvent.
Relecture nécessaire ! 🙂
J’aimeJ’aime
Je pense que dans ce cas-ci il s’agit d’un journaliste qui avait oblié de corriger le text dicté sur l’iPhone. Il y a un app qui transforme le son dans le texte, et des nombreuses professionels l’utilisent pour sauver leur temps. Malheuresement, le Français écrit est très divers de son image acoustique et le system produit beaucoup d’erreurs comme ça.
Merci pour le blog, Anna!
J’aimeJ’aime
Merci pour ce message Marianna.
Oui, effectivement, il y a encore des progrès à faire avec ces systèmes automatiques de reconnaissance vocale.
Mais les journalistes devraient absolument vérifier tout avant de publier ! Et ça demande des connaissances et aussi cela suppose de passer un peu plus de temps, plutôt que de publier des articles le plus vite possible.
A bientôt
Anne
J’aimeJ’aime