Non, Obélix, non ! Tu es tombé dedans petit

Je reviens aujourd’hui sur la genèse de cette expression, ou en tout cas sur ce qu’elle évoque chez tous ceux qui ont grandi avec les albums de Goscinny et Uderzo, c’est-à-dire beaucoup de monde – si ce n’est pas par la lecture, c’est au travers des dessins animés ou des films à grand succès tirés des exploits d’Astérix et Obélix. Et en relisant ces albums tellement drôles qui nous ont accompagnés dès notre enfance, je suis impressionnée par deux choses que je ne remarquais pas à l’époque :
– il y a vraiment beaucoup à lire sur chaque page.
– le vocabulaire est riche.

Rétrospectivement, cela rend encore plus incompréhensible ce que beaucoup d’adultes pensaient de ces BD que nous lisions et relisions : ça ne comptait pas comme lecture ! Lire, c’était lire autre chose, lire de « vrais » livres. Les choses ont bien changé, avec la bande dessinée qui a définitivement acquis ses lettres de noblesse.

Juste l’enregistrement :

Transcription

J’avais déjà évoqué cette expression il y a quelques années, dans un article où il y avait deux jeunes agriculteurs, éleveurs, qui racontaient leur passion pour leur métier. Et l’un d’entre eux avait dit : Je suis tombé dedans, quand j’étais petit, comme Obélix dans la marmite.
Donc pour les Français, en fait, à l’origine de cette expression, il y a une histoire d’Obélix et Astérix, un album d’Astérix, et donc il y a cette histoire de druide, une marmite, une potion magique, un petit Gaulois, donc Astérix, qui devient très fort après son bol de potion régulier et un autre Gaulois, super costaud en permanence, Obélix, qui en voudrait bien mais à qui on dit toujours non. Et voilà pourquoi : (voir l’extrait de l’album dans le petit montage ci-dessus) […]

Pour finir, cette histoire d’être tombé dedans quand on était petit revient très, très régulièrement dans les aventures d’Astérix et d’Obélix. Et d’ailleurs, on la trouve aussi évoquée plus brièvement sur les pages de garde des albums, pages de garde, c’est-à-dire au dos de la couverture, donc page de garde avant et page de garde arrière, au début et à la fin des albums. Et donc à chaque fois, Obélix se plaint d’être un peu faible ce qui fait rire évidemment parce qu’il a une force colossale, et donc à chaque fois, le druide refuse, en disant : Je t’ai dit mille fois que tu étais tombé dedans étant petit, ce qui fait qu’on a vraiment l’habitude d’entendre et de lire cette expression et qu’elle est donc passée dans notre langage courant.

Tous les albums : il y en a un paquet !

Mais quelle c***asse !

Le décor : une voiture garée (sur le trottoir) devant le lycée de mon quartier.
Les protagonistes : une femme d’une quarantaine d’années qui sort de ce lycée et monte dans cette voiture où se trouve son mari ou son compagnon, qui l’attend. Et moi qui passais par là, en rentrant du travail.
La scène : j’entends cette femme, énervée, qui crie en ouvrant la portière :
« Mais quelle connasse, celle-là ! »
Devinette : A votre avis, qui peut bien être cette connasse ?

A écouter :

Ou à lire :
Allez, j’écris un scénario plausible : cette mère d’élève sort d’une entrevue avec une enseignante, ou avec la conseillère d’éducation du lycée, ou la proviseure et elle vient d’entendre quelques vérités sur son fils ou sa fille. La connasse, c’est quelqu’un qui a osé lui expliquer que sa progéniture n’est pas un modèle : pas un modèle de comportement et de discipline, ou pas un modèle de travail et d’implication, peut-être tout ça ensemble. Et ça, c’est trop pour beaucoup de parents aujourd’hui ! S’en prendre à leur petit, c’est les attaquer, eux, et n’être que « cette connasse de prof » qui n’a rien compris.

Ai-je vu juste ou pas ? Impossible de savoir le fin mot de l’histoire* bien sûr, mais ce qui est certain, c’est que le terme connasse est très fort, agressif par sa vulgarité. Il est encore plus péjoratif que le mot conne dont il est dérivé. Une connasse, c’est une conne très conne, qu’on méprise, qu’on a envie d’écraser, de rabaisser ! L’ajout du suffixe -asse véhicule cette impression très négative. Et c’est le cas avec d’autres mots terminés ainsi.

Certains mots seulement, pas tous : pas de problème avec une crevasse, une terrasse, une rascasse, une échasse bien sûr. Mais problème avec ceux qui suivent :

  • une blondasse : c’est une blonde qu’on trouve sans classe, vulgaire.
    Non mais tu l’as vue, cette blondasse ?
  • il y a aussi les poufiasses, mot un peu moins employé aujourd’hui mais toujours insultant, pour des femmes qu’on juge vulgaires.
    Regarde-la. Mais quelle poufiasse !
  • Il y a également des grognasses, autre terme agressif vis-à-vis des femmes. Je me souviens d’un copain qui disait, déçu, d’un de ses potes et de sa petite amie du moment :
    On le voit plus. Il est tout le temps avec sa grognasse.
  • Vous avez remarqué comme ces termes s’adressent aux femmes ? Et ça continue avec les bombasses. Une bombasse, c’est plus qu’une bombe, qui est déjà une femme chargée d’un grand pouvoir érotique aux yeux des hommes. Les deux termes réduisent ces femmes à leur physique. Avec bombasse, s’ajoute l’idée de provocation, donc de vulgarité.
    Une vraie bombasse, celle-là !
  • Et les pétasses, vous connaissez ? Encore un terme péjoratif.
    C’est quoi, cette pétasse ?
  • On peut ajouter une autre demi-insulte : une femme hommasse est une femme qui ne répond pas aux canons de la féminité, trop « virile » pour être une petite chose séduisante et fragile qu’on a envie de protéger (de dominer ?)

Avec les noms et adjectifs suivants, certes, on quitte le domaine de l’insulte réservée aux femmes mais quand même, on reste du côté du péjoratif :

  • fadasse : c’est encore moins bien que fade. Une nourriture fadasse n’a vraiment aucun goût.
  • tiédasse : c’est tiède mais de façon désagréable. Ils nous ont servi une bière tiédasse.
  • marronnasse : d’une couleur marron très moche. Il portait un pull marronnasse.
  • dégueulasse : ce terme, vulgaire, est toujours négatif. Il fait un temps dégueulasse.
  • feignasse : encore de l’argot, pour parler de quelqu’un de feignant, de très paresseux : Une vraie feignasse, ce garçon !

On trouve aussi des nuances négatives dans les noms suivants :

  • de la vinasse, c’est du très mauvais vin.
  • une tignasse, c’est une chevelure rebelle, mal coiffée.
  • une barcasse, c’est une mauvaise barque qui ne paraît pas vraiment bonne à naviguer.
  • une godasse, c’est une chaussure en argot et ce terme n’évoque pas particulièrement l’idée de jolies chaussures.
  • Et même la paperasse a une connotation péjorative puisque ce sont des documents, des papiers dont on se dit qu’ils sont exigés inutilement par une administration tatillonne.

* avoir / connaître le fin mot de l’histoire : savoir toute la vérité, tout comprendre enfin

Cet article va sans doute faire monter les statistiques de fréquentation de mon site, comme à une époque où les termes de recherche qui aboutissaient ici ressemblaient souvent à ceci : « insultes en français » / « gros mots » et pire, « insulter une femme en français » » / insulter les femmes » !

Mais cette scène de la mère d’élève outragée et grossière m’a interpellée quand même – je suis prof aussi! – et amusée malgré tout, parce que élever des enfants, ce n’est pas toujours facile ! (Surtout peut-être pour des parents qui ont cette approche de la vie, des autres et de l’éducation ? 😦 )

C’est reparti pour un tour !

Je partage avec vous ce mail reçu de la Direction de mon université aujourd’hui.

Nous y voilà de nouveau : reprise de nos cours en distanciel pour démarrer l’année 2022 ! Nous avons tenu jusqu’à maintenant mais voici les instructions toutes fraîches de la présidence de notre université pour les deux premières semaines de janvier, au retour des vacances de fin d’année.

Comme on dit, il va falloir faire avec*. Avec un nouveau variant, avec une vaccination qui stagne, avec la mauvaise saison, avec des gestes barrières en net recul, avec les enfants passeurs involontaires mais efficaces, avec… etc, etc.

Comme une impression de déjà-vu ! Voici donc des expressions qui pourraient bien continuer encore un moment à nous être utiles, avec la prolifération de ce virus – oh là, là, prolifération, c’est pire que propagation ! – et ces vagues successives – à combien en sommes-nous, déjà ? – qui n’en finissent pas de nous bousculer.

  • C’est reparti / C’est reparti pour un tour : cela signifie que ça recommence. (plutôt familier)
    En général, cette phrase exprime la lassitude. Eh oui, on en a marre !
    Et allez ! C’est reparti pour un tour !
  • Rebelote ! : cette expression vient d’un jeu de cartes très populaire, la belote. Pour simplifier, c’est ce qu’on dit quand on a le bon roi et la bonne reine ensemble dans ses cartes, après avoir dit « Belote ». Par exemple : On avait travaillé en distanciel une grande partie de 2020. Et voilà, rebelote en 2022 !
  • Retour à la case départ : cela veut dire qu’on croyait avoir avancé mais finalement pas tant que ça ! C’est un peu comme au Monopoly, quand tu tires les mauvaises cartes.

Ces expressions viennent du domaine du jeu. Mais là, stop, pouce**, on n’a plus trop envie de jouer !

J’en profite pour faire un petit tour du jargon apparu depuis mars 2020 :

  • La situation sanitaire : combien de fois avons-nous entendu ce terme, à la radio, à la télévision, dans la bouche de nos dirigeants, des médecins, des scientifiques ?
  • à distance / en distanciel et ses deux acolytes : en présentiel et en hybride, pour décrire nos cours, transformés par cette pandémie.
  • les étudiants en fracture numérique : mais quel terme, pour simplement dire qu’il y a malheureusement des jeunes qui n’ont pas les moyens d’accéder à internet ni de se payer un ordinateur !
  • dans le respect des consignes sanitaires, avec sa variante, dans le strict respect des consignes sanitaires, quand certaines activités ont repris, sous condition, après le premier confinement.
  • Dans la suite de ce mail : Le port du masque est obligatoire. Rappel omniprésent mais pas toujours respecté par certains, qui n’ont toujours pas appris – ou pas voulu apprendre – à faire tenir leur masque sur la bouche ET le nez !
  • Et plus loin : les gestes barrières, expression qui englobe l’idée de distance physique entre les gens, le lavage fréquent des mains, l’utilisation d’un gel hydroalcoolique, la fin de la bise à tout bout de champ.

* Il va falloir faire avec : cette expression plutôt familière signifie qu’il va falloir s’adapter, s’accommoder de la situation. C’est ce qu’on fait depuis bientôt deux ans ! Incroyable !

** Pouce ! : cette expression enfantine s’accompagne d’un pouce levé pour dire qu’on veut faire une pause pendant un jeu. ( Attention, un pouce levé, dans les jeux d’enfants, n’exprime pas l’approbation, comme c’est le cas pour les adultes.)

Tout ça est à écouter ici si le coeur vous en dit :

A part ça, il a fait une très belle journée à Marseille, comme très, très souvent !
Et ça, c’est irremplaçable. 🙂


Dans le brouillard

Prendre la route par temps de brouillard, c’est embêtant. Mais quand on se promène à pied, quel plaisir d’avancer dans cette atmosphère automnale qui redessine les paysages. Les arbres, déjà dépouillés de leur feuillage, y retrouvent une majesté spectrale. La lumière atténuée effleure les troncs assombris. Et les dernières feuilles des hêtres sont comme éclairées par un soleil qui n’existe pas. On s’attend presque à apercevoir des elfes et des lutins. Ou un loup (ce qui serait moins surprenant puisqu’ils sont revenus dans nos forêts). On avance comme dans les contes de notre enfance ! Et tant pis si ce jour-là, le brouillard ne se dissipe pas de la journée. C’est tellement féérique !
Aveyron, novembre 2021

Les mots du brouillard :

  • On dit qu’il y a du brouillard. Il n’y a pas d’adjectif, contrairement au nom la brume qui donne l’adjectif brumeux. (On parle de brume quand la visibilité est meilleure.)
    J’espère qu’il n’y aura pas trop de brouillard demain.
    Il y a beaucoup de brouillard ce matin. Il va falloir rouler doucement.
    Il y a un peu de brouillard ce soir. On est bien au chaud à la maison !
  • Quand il y en a vraiment beaucoup, voici les expressions qu’on emploie :
    Un épais brouillard est tombé pendant la nuit. (On peut dire aussi un brouillard épais. C’est plus littéraire de placer l’adjectif épais avant le nom. Donc on trouvera mon exemple plutôt à l’écrit.)
    Le brouillard est très épais par endroits. On ne voit même plus le chemin.
    Il y a un brouillard à couper au couteau. On ne voit pas à 10 mètres !
  • On peut dire aussi :
    On est dans le brouillard aujourd’hui. Et chez vous, il fait beau ?
  • Quand il n’y a plus de brouillard, on utilise le verbe se dissiper.
    Météo France annonce que le brouillard devrait se dissiper dans la matinée.
    Le brouillard s’est dissipé rapidement.

Etre dans le brouillard peut s’employer au sens figuré :

  • Là, pour le moment, je suis dans le brouillard : dans une situation difficile, cela veut dire qu’on n’arrive pas à voir les choses clairement, qu’on ne sait pas quoi faire, quelle décision prendre.
  • Avec ce nouveau variant, c’est le brouillard pour tous ceux qui avaient prévu un Noël avec leur famille à l’étranger. Pourront-ils partir, prendre l’avion ?

J’ai enregistré ces exemples, si ça vous dit de les entendre :

Je vous laisse pour aujourd’hui, sous un beau soleil ici !
A Marseille, le brouillard est très rare. Bonne journée à tous.

Ubuesque

Depuis quelques mois, dans les pays où les vaccins contre le covid 19 sont disponibles, on avait l’impression que les choses allaient en s’améliorant, que peut-être on verrait le bout du tunnel dans un avenir pas trop lointain. On savait bien que le reste du monde n’était pas tiré d’affaire, que les chiffres en Europe, à nouveau, n’étaient pas bons. Et finalement, le répit sera-t-il de très courte durée, avec l’arrivée d’Omicron, ce nouveau variant qui inquiète et qui donne d’un coup l’impression qu’on est revenu à la case départ ? Voici ce qu’on pouvait entendre ce matin aux infos à la radio.

Transcription:

Le monde ne peut pas être hermétique (1) face au nouveau variant du Covid. Déjà détecté aussi en Australie, en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en République Tchèque, Omicron le sera sans doute en France dans les prochains jours. Les pays multiplient les restrictions pour s’en protéger au mieux (2), on va y venir, mais il y a encore des situations ubuesques (3) : hier matin, à Amsterdam, 61 passagers en provenance d’Afrique du Sud ont été testés positifs à leur arrivée, sur 600 passagers qui sont restés entassés (4) ensemble durant de longues heures. Un véritable cluster en puissance (5), comme le raconte un passager français, Anatole Kramer :

« Nous sommes restés six heures dans l’avion avec les gens qui commençaient à s’agiter (6) et à circuler sans masque. Et puis on a fini par nous donner l’autorisation de débarquer pour nous envoyer dans une partie isolée de l’aéroport, pour que l’ensemble des passagers soient testés. Rien n’a été organisé : pas de gel mis à disposition (7), pas de masques mis à disposition. On était 300 par salle d’attente (8), serrés les uns contre les autres (9). On n’avait pas mangé depuis donc le matin, 8 h, et ils ont fini (10) à 18 h par nous apporter des sandwichs dans des cageots (11), des sandwichs sans emballage individuel. On a tous plongé les mains dans les mêmes cageots, c’était effarant (12) ! Le résultat des tests a mis dix heures à arriver : 10 % des passagers est positif (13). On a passé la journée ensemble, collés les uns contre les autres. Je suis moi-même très inquiet parce que j’ai vu des gens qui ont été déclarés positifs avec qui j’ai discuté et qui m’ont postillonné (14) dessus. Là, je fais extrêmement attention. Je me lave les mains, je garde mon masque en toutes circonstances (15) et j’ai prévu de me faire tester lundi. C’est une bombe à retardement (16) qui pourrait se disséminer dans l’ensemble de l’Europe, ouais. »

Témoignage édifiant (17), recueilli par Benjamin R.

Des explications :

  1. être hermétique (à quelque chose) : parfaitement fermé, qui ne laisse pas entrer l’air ou l’eau par exemple.
    On peut employer cette expression au sens figuré en parlant de quelqu’un : Il est hermétique à la poésie signifie qu’il n’est pas sensible du tout à la poésie, qu’il ne la comprend pas ni ne l’apprécie.
  2. au mieux : le mieux possible. On dit souvent : Fais au mieux, pour encourager quelqu’un qui a à prendre une décision difficile, à faire quelque chose de compliqué;
  3. ubuesque : on emploie cet adjectif pour décrire une situation ridicule, absurde, grotesque, invraisemblable. Ce mot vient du nom d’un personnage de la pièce de théâtre Ubu Roi écrite en 1896 par un écrivain français, Alfred Jarry. Ubu y est un roi despotique, cruel et ridicule. Donc ubuesque signifie à la manière de Ubu.
  4. entassés : très serrés et sans organisation.
  5. un cluster en puissance : une situation qui a de fortes chances de devenir un cluster. Tous les signes montrent que cela va arriver.
  6. commencer à s’agiter : perdre patience, s’impatienter et donc perdre son calme.
  7. mis à disposition : donné, rendu disponible
  8. par salle d’attente : dans chaque salle d’attente
  9. serrés les uns contre les autres : très près les uns des autres, sans espace entre les gens
  10. Ils ont fini par nous apporter à manger : après une longue attente / un très long moment, ils nous ont enfin apporté à manger.
  11. un cageot : on y transporte en général des légumes ou des fruits.
  12. effarant : effrayant et choquant
  13. 10% est positif : 10% est plutôt suivi du pluriel : 10% des passagers sont positifs.
  14. postillonner : envoyer des postillons, c’est-à-dire des gouttelettes de salive, en parlant.
  15. en toutes circonstances : dans toutes les situations, quelles qu’elles soient.
  16. une bombe à retardement : une bombe programmée pour exploser plus tard. Donc on utilise cette image pour décrire un événement qui aura des conséquences très négatives quasi certaines dans un avenir plus ou moins proche.
  17. un témoignage édifiant : un témoignage instructif, qui montre tout ce qu’il ne fallait pas faire.

Comment dire (ou écrire en toutes lettres) les chiffres mentionnés :
61 passagers : soixante-et-un passagers
600 passagers / 300 : six cents passagers / trois cents
8h : huit heures / 18h : dix-huit heures. Ce sont des horaires, pas des durées, donc en général, on les écrit avec juste un « h ».
10% : dix pour cent. On écrit le symbole des pourcentages dans la majorité des cas. Côté prononciation, vous entendez que le « x » à la fin de dix n’est pas prononcé, ce qui est le cas le plus fréquent, comme chaque fois que le mot qui suit 10 commence par une consonne. Cependant, certains Français le prononcent quand même avec « pour cent ». Même chose avec six : 6%

Des mots fabriqués comme ubuesque :
titanesque : qui fait référence à un titan. Par exemple : Le barrage des Trois Gorges en Chine est une entreprise titanesque, c’est-à-dire qui a nécessité des efforts énormes dignes d’un titan.
dantesque : qui fait référence à l’oeuvre de Dante, avec sa peinture sombre et grandiose de l’enfer. Par exemple : Ils ont été pris dans une tempête dantesque. / La situation était dantesque. / Des conditions de voyage dantesques / C’était une vision dantesque
gargantuesque : qui fait référence au personnage de Rabelais, Gargantua, connu pour son très grand appétit. Par exemple : Ils nous ont servi un repas gargantuesque, c’est-à-dire énorme, hors des normes.

Le lien vers le journal de 8h du 28 novembre sur France Inter.

Affaire à suivre, comme toujours depuis le début de cette pandémie qui dure, qui dure… Continuez à travailler votre français, pour être prêts à venir ou revenir nous voir en France quand tout cela sera derrière nous !
Tenez bon.

A bientôt.

On sort ?

Même en confinement, cette fois-ci, en France, c’est possible de sortir s’aérer sans se poser trop de questions sur ce qu’on a le droit de faire ou pas. C’était même une recommandation du gouvernement lors de l’annonce des nouvelles restrictions mises en place il y a un mois. Fin de la limite de temps et allongement des distances pour les balades, parce que l’an dernier, une heure de sortie autorisée et pas plus d’un kilomètre, c’était vraiment difficile, peu motivant et même stressant !

Donc en ce mois d’avril confiné, nous avons pu continuer à mettre le nez dehors, même s’il fallait rester dans un rayon de 10 kilomètres autour de chez soi. Selon l’endroit où on habite, cela laisse des possibilités d’exploration et permet de ne pas trop tourner en rond.

Mettre le nez dehors, c’est sortir prendre l’air. On emploie souvent cette expression familière dans des phrases négatives, pour dire qu’on ne sort pas de chez soi. On dit par exemple :
– Il faisait tellement mauvais qu’on n’a pas mis le nez dehors de tout le weekend.
– Il ne fait pas un temps à mettre le nez dehors. On est bien chez soi, au chaud !
– Depuis qu’elle est tombée dans son jardin, elle n’ose plus mettre le nez dehors.

Au lieu de passer ta journée sur un écran, tu ferais bien de mettre un peu le nez dehors !

Pendant ce confinement-ci, voulu plus « sain » par nos dirigeants, les jardineries sont même restées ouvertes, comme d’autres commerces dits « essentiels », afin que les Français puissent continuer à s’occuper de leur jardin, de leur balcon, ou de leur terrasse. D’où des publicités printanières comme celle-ci, pour qu’ils aient envie de fleurs, de légumes et de grand air. Donc mettons le nez dehors, avec la bénédiction des médecins, des virologues et des politiques, puisque nous y sommes apparemment moins exposés à ce virus qui n’a pas encore décidé de nous laisser souffler !

Pour écouter :

Et puisque nous sommes le 1er mai, voici un peu de muguet porte-bonheur !