Très haut, très froid, très prenant !

J’écoute souvent des podcasts parce que c’est quand on veut et qu’ils peuvent nous accompagner pendant un trajet en voiture aux heures où la radio n’a pas grand chose à proposer qui me passionne ! Je viens donc de terminer l’écoute d’une série en deux saisons intitulée Faces Nord, produite par la Radio Télévision Suisse. Et j’ai vraiment beaucoup aimé ! On suit Maya Chollet, journaliste et sportive, dans ses tentatives de parvenir au sommet de trois faces nord mythiques dans le monde de l’alpinisme : l’Eiger, le Cervin, les Grandes Jorasses. Préparation physique et mentale, entraînement sur d’autres voies, recherche des guides pour encadrer ces ascensions, travail avec l’équipe technique restée en bas, attente des bonnes conditions météorologiques et de la bonne saison, cheminement en direct sur ces parois, bivouacs, espoirs, désillusions, émerveillement, frissons. C’est comme si on y était – enfin presque parce que je n’ose pas imaginer ces voies ! Et tout cela à travers des sons, des conversations, des heures d’enregistrement très bien montées. Dans notre monde où tout doit être montré, cela fait du bien de juste écouter : les pierres ou les roches qui tombent, le souffle dans l’effort, les échanges entre Maya et ses coéquipiers qui l’emmènent tout là-haut, leurs doutes, leurs joies, leurs peines. Des extraits aussi d’un livre sur ce qu’ont vécu les alpinistes qui ont ouvert ces voies incroyables au siècle dernier, avec si peu de moyens comparé à aujourd’hui. On est plongé dans l’histoire de l’alpinisme.

En cherchant à en savoir un peu plus sur qui était Maya Chollet, j’ai découvert que certains alpinistes ont décrié ce podcast, en soulignant qu’elle n’avait rien accompli, qu’elle n’était pas légitime pour parler de ces faces nord. Je ne suis pas au fait de ce qui se passe dans ce milieu de la haute montagne mais j’ai l’impression qu’il y a pas mal de concurrence. De l’entraide sans doute, de beaux exploits collectifs mais aussi beaucoup de rivalités.

Cela n’enlève rien au grand plaisir que j’ai eu à vivre cette aventure avec Maya Chollet et tous ceux qu’elle a embarqués dans ce travail. J’ai appris beaucoup de choses. C’était captivant. Si vous écoutez, vous me direz ce que vous en pensez !

Les quinze épisodes sont ici, mais on peut bien sûr écouter sur n’importe quelle plateforme de podcasts.

Voici comment Maya Chollet et le réalisateur présentaient ce projet à la télévision suisse.
C’est sous-titré, pas avec une précision parfaite mais cela vous aidera à tout comprendre si vous avez besoin d’un peu d’aide en français. Voici aussi quelques expressions employées dans cet extrait télévisé :

  1. le vertige : c’est cette sensation très physique ressentie quand on est au-dessus du vide. Tout le monde n’est pas sujet au vertige. Mais quand on a le vertige, c’est paralysant ! Il y a des situations, des lieux qui donnent le vertige. Et au sens figuré, on peut dire dans certaines situations stupéfiantes : ça donne le vertige.
  2. ça a été le déclic : c’est ce qui a déclenché une prise de décision importante.
    Par exemple : Le jour où mon chef m’ a parlé de façon très agressive, ça a été le déclic pour moi. J’ai cherché un autre travail.
  3. La montagne nous a bien vite rappelés à l’ordre : ils ont reçu comme un avertissement, une mise en garde en se trouvant confrontés vraiment aux difficultés et aux dangers de la montagne.
  4. Oh purée ! : c’est la forme polie (mais familière) de Oh putain !

Après les mots, peut-être aurez-vous envie de voir vraiment à quoi ces ascensions ressemblent. J’ai regardé cette vidéo de l’ascension de l’Eiger. Et j’ai eu le vertige !

Il est presque 20 heures ici en France, je termine cette publication après un nouveau long silence de ma part. Ce billet est pour Svetlana. Elle comprendra, j’en suis sûre !

Margaux et Harriet – les richesses du web (7)

Je reviens par ici pour partager avec vous une de ces richesses du web qui élargissent la vie. Connaissez-vous Margaux Brugvin, cette jeune femme journaliste qui nous parle d’art ? Je l’ai découverte sur instagram il y a déjà un bon moment et j’apprends toujours énormément en l’écoutant et en regardant ses présentations très documentées et très riches. Ce que j’apprécie vraiment, c’est sa façon très vivante de présenter les sujets qui lui tiennent à coeur. Et comme d’habitude, ce qui est parfait pour quelqu’un qui apprend le français ou souhaite l’entretenir, ce sont les sous-titres, sur lesquels il n’y a rien à redire : pas de fautes d’orthographe, pas d’erreurs de transcription. C’est fiable !

Pour vous donner envie de suivre le travail foisonnant et régulier de Margaux Brugvin, j’ai choisi sa présentation récente d’une exposition qui se tient actuellement au Musée d’Orsay à Paris – que j’espère avoir le temps d’aller voir avant qu’elle se termine en janvier. Margaux a su me donner envie de découvrir une peintre norvégienne totalement méconnue en France, Harriet Backer. Oui, je dis Margaux. Pourtant je ne la connais pas personnellement. Mais elle a ce don de nous rendre toutes proches ses rencontres artistiques en y mêlant son propre cheminement et ses émotions, avec beaucoup de sincérité, d’humilité et à travers un très joli français.

Grâce à Margaux donc, j’ai beaucoup appris sur cette artiste née en 1845 et morte en 1932, sur sa vie, sa peinture, dont on a un bel aperçu ainsi qu’une analyse dans cette vidéo, sur son parcours qui est celui d’une femme émancipée, sur le monde artistique de son temps et le contexte historique. J’ai beaucoup apprécié ce que dit Margaux sur les images un peu fausses qu’on peut avoir de l’histoire de l’art telle qu’elle nous est bien souvent présentée. De quoi piquer notre curiosité ! Et tout cela sans lourdeur, dans un format ni trop court ni trop long. Merci à Margaux pour ce riche travail !

Ou sur instagram :

Il est question aussi des trois soeurs d’Harriet, notamment d’Agathe, sa soeur pianiste et compositrice, dont on peut écouter les oeuvres, ici par exemple.

Si vous avez envie de suivre Margaux Brugvin sur son compte Instagram, c’est ici. Elle y met à l’honneur des femmes artistes, des expositions et certaines oeuvres en particulier. Vous y écouterez des interviews qu’elle a menées. Elle partage aussi des livres qui l’ont marquée et qu’elle nous recommande. Je trouve toujours cela passionnant.

  1. en plein air : à l’extérieur, dehors
  2. cette exposition m’a transportée : elle m’a vraiment plu, elle m’a enthousiasmée
  3. des femmes enfermées dans leur domesticité : enfermées dans leur vie domestique, c’est-à-dire leur vie et leurs tâches quotidiennes au sein de leur foyer
  4. à mesure que j’avançais dans cette expo : peu à peu, en découvrant cette expo plus en détail
  5. des oeuvres d’une facture plus classique : dont la composition, la fabrication est classique
  6. faire scandale : causer un scandale, choquer
  7. des professeurs très académiques : qui respectent des canons très classiques
  8. le juste milieu : ni trop radical, ni trop classique
  9. en dilettante : sans en faire le centre de sa vie, en amateur
  10. au grand dam de leurs parents : au grand regret de leurs parents, qui auraient préféré que leurs filles aient des vies plus conventionnelles.
  11. un chaperon : quelqu’un qui était chargé de surveiller une femme ou une jeune fille quand elle sortait, pour être sûr que les convenances étaient respectées
  12. être sur un pied d’égalité : cela signifie que deux personnes traitent d’égal à égal
  13. être à mille lieues de quelque chose : être très éloigné de quelque chose (au sens figuré). On dit souvent par exemple : j’étais à mille lieues de penser que… / être à mille lieues de soupçonner quelque chose.
    Le terme féminin lieue est ancien. C’était l’unité de mesure utilisée avant les mètres. Une lieue représentatit à peu près 4 km. On trouve ce terme dans le conte du Petit Poucet, qui chausse des bottes de sept lieues, des bottes magiques, volées à un ogre.