Comment elle parle, Chantal !

Allez, encore une publicité cette fois-ci, parce qu’elle m’a surprise à la fin. Pas par ce qu’elle montre.
Mais par la façon de parler de Chantal, parce que je n’aurais pas imaginé ce mot-là dans sa bouche à elle !
Je vous laisse faire la connaissance de la dynamique Chantal et de sa grande tribu et on en parle juste après ! 😉

Transcription
– Oh, coucou !
– Bonjour, les chéries ! Super, les petites-filles !
Je m’appelle Chantal. J’ai plein de (1) petits-enfants, dans toute la France. Je ne les vois pas assez souvent et ça, ça me manque (2) énormément. Et pour moi, tout ça va bientôt changer. Et je vais me faire un plaisir (3) d’aller les voir.
– C’est mamie Chantal !
– Oh coucou !
– Bonjour ma […] !
– Comment tu vas, mamie ?
– Super, les petites-filles! Ah bah, très simple. Oui, sans souci.
Je suis ravie de voir mes petites-filles.
J’ai pu revoir tous mes petits-enfants en même temps.

– ça va, Nina ?
– C’est quoi, ça, ma chérie ?
J’avais peur que ce soit un peu relou (4). Mais en fait, c’était très simple.

Quelques détails :
1. plein de : beaucoup de (familier). Ne faites pas la faute qu’on rencontre de plus en plus souvent chez certains Français. Ils écrivent pleins de avec un « s » de pluriel au bout de plein, pour deux raisons je suppose: parce que cette expression indique une grande quantité et aussi parce que lorsque plein est un adjectif, il s’accorde: Les paniers sont pleins de fruits. / Les carafes sont pleines de jus d’orange. Mais ici, quand il signifie beaucoup de, ce n’est pas un adjectif, donc il ne s’accorde jamais.
2. ça, ça me manque : on répète « ça » pour insister. Et attention au verbe manquer: On ne se voit pas souvent. ça me manque. / Elle n’est pas partie en vacances depuis longtemps. ça lui manque. / C’est l’hiver, il n’y a pas de cerises. ça nous manque !
3. se faire un plaisir de faire quelque chose : être très content (souvent par avance ) de faire quelque chose. (Style assez soutenu) Par exemple :
Je me fais un plaisir de te revoir.
Il se fait un plaisir de nous accueillir chez lui.
Nous nous ferons un plaisir de vous faire visiter la région.
Il se fera un plaisir de t’aider.

On peut l’employer aussi pour parler du passé: Ils se sont fait un plaisir de les inviter au restaurant.
4. relou: c’est lourd, en verlan, c’est-à-dire en inversant les sons. (Personnellement, j’ai toujours un peu de mal à comprendre comment lourd, dans lequel il n’y a pas le son « e » devient relou!) Donc c’est très familier.

Quand j’ai vu cette pub, j’ai été surprise par le fait que cette grand-mère emploie ce terme ! Cela ne me semblait pas aller avec le personnage, même si c’est le portrait d’une grand-mère pleine d’allant et qui fait jeune. « Relou » fait partie des termes à la mode plutôt chez les jeunes, dans un style de langue très familier. Ici, comme ce n’est même pas pour produire un effet humoristique, c’est peut-être le signe que « relou », comme certains mots d’argot, a fini par passer dans le langage courant et être adopté par tous ou presque.

Dans une langue étrangère, je trouve que c’est un peu compliqué de savoir qui peut dire quoi, qui peut utiliser de façon naturelle quels mots familiers ou d’argot. Quand je vois des listes, juste des listes, de ces mots ou de ces expressions sur instagram par exemple, je me dis qu’il manque vraiment des explications. Voici quatre exemples:
kiffer : on entend beaucoup ce verbe, ou plutôt, on l’a beaucoup entendu, car j’ai bien l’impression qu’il est en train de passer de mode. Il est synonyme d’aimer en argot. Mais entendre un adulte, ou quelqu’un dans un contexte pas particulièrement décontracté, employer ce verbe fait vraiment bizarre ! Il y a des mots qui vont à certains, qui marchent dans certains contextes mais pas n’importe comment. Ne pas les employer au bon moment produit l’effet d’une fausse note.

faire gaffe : ici, pas de problème d’âge pour l’utiliser mais on ne peut pas employer cette expression dans n’importe quelle situation car elle est vraiment familière. Je ne l’utiliserai jamais avec mes étudiants par exemple, à qui je dirai : Faites attention, alors que je l’emploie dans d’autres contextes sans problème.

être à la bourre : c’est être en retard. J’en avais déjà parlé à propos d’un de mes étudiants qui m’avait demandé de l’excuser d’être à la bourre. On ne peut pas dire ça à tout le monde.

filer quelque chose, dans le sens de donner, est de l’argot, donc familier : on peut dire File-moi ton numéro de téléphone à ses copains mais pas à quelqu’un avec qui on a des relations professionnelles par exemple.

Ce qui ne simplifie pas la tâche non plus, c’est que certains mots familiers ou d’argot se démodent ! Ils reviendront peut-être un jour. Il y a des cycles. Bref, il y a toujours du travail pour qui veut parler une autre langue !

En retard

Voyage TGVIl faut à peu près trois heures en TGV pour aller de Paris à Marseille. C’est presque la porte à côté. Sauf lorsque des imprévus viennent perturber ce trajet si facile et confortable.
Donc mercredi dernier, départ pile à l’heure, comme d’habitude, de la gare de Lyon à Paris, voyage sans encombre, arrivée à l’heure à la gare Saint-Charles de Marseille. Enfin presque. Il s’en est fallu de peu.

Nous nous sommes arrêtés à une centaine de mètres des quais, comme cela arrive parfois pour laisser passer un train en partance. (La gare Saint Charles est un cul-de-sac.) Mais l’arrêt a duré plus d’une heure, avec la gare juste là, à portée de main : colis suspect dans la gare, selon la formule malheureusement souvent utilisée ces temps-ci. Arrêt total du trafic, évacuation du périmètre et arrivée des démineurs, pour un bagage sans propriétaire, déposé là par des gens qui ont soit un curieux sens de l’humour, soit des têtes de linotte ! (Pourtant, des annonces sont diffusées sans cesse dans les gares et dans les transports en commun, demandant aux étourdis de vérifier qu’ils n’ont pas oublié une valise ou un sac dans un coin.)

Donc nous avons pris notre mal en patience, en attendant les nouvelles que nous communiquait le personnel du train au fur et à mesure. Dans ma voiture, il y avait des étrangers qui ont eu du mal à comprendre : situation inhabituelle et son moyen dans les hauts-parleurs. Alors voici les messages diffusés : j’ai manqué le premier, un peu prise de court, mais quand j’ai vu que l’attente s’éternisait, j’ai pensé qu’après tout, cela pourrait faire un petit cours de français, tout en espérant que c’était bien une fausse alerte ! On s’occupe comme on peut !

En retard. Colis suspect

Transcription :

– Mesdames et Messieurs, je vous informe que, actuellement, les démineurs sont sur place en gare de Marseille-Saint Charles (1). La totalité de notre retard à l’arrivée devrait (2) se situer aux alentours de (3) 40 minutes environ. Je répète : actuellement, les démineurs sont sur place en gare de Marseille-Saint Charles. La durée totale de notre retard devrait être de 40 minutes à 50 minutes en gare de Marseille-Saint Charles. Je vous remercie de bien vouloir patienter… en attent[…] (4)… en attendant que notre train puisse repartir.

– Mesdames et Messieurs, je vous informe que les démineurs viennent de faire exploser le colis suspect. (5)
– Et alors ?
– Notre conducteur attend l’ouverture du signal pour pouvoir repartir d’ici quelques instants. Merci de votre compréhension.

– Mesdames et Messieurs, je viens de recevoir une nouvelle estimation de notre retard, qui est passé à une heure quinze.
– Oh putain ! (6)
– L’arrivée prévue en gare de Marseille-Saint Charles se fera donc aux alentours de 15h05, 15h10 à 15h15. Je répète, nouvelle estimation de notre retard qui vient de me parvenir : retard estimé à une heure quinze. Arrivée en gare de Marseille-Saint Charles… Arrivée en gare de Marseille-Saint Charles aux alentours de 15h10 à 15h15. Je vous remercie de votre attention et de votre compréhension.

Quelques explications :
1. en gare de Marseille : c’est la formulation officielle utilisée par la SNCF, avec la préposition en. Bien sûr, cela correspond aux prépositions ordinaires : Nous arrivons en gare Saint-Charles = Nous arrivons à la gare Saint Charles. / Nous entrons en gare = Nous entrons dans la gare. / Il y avait un colis suspect en gare de Marseille = Il y avait un colis suspect dans la gare.
2. devrait : ce conditionnel exprime une éventualité. L’agent de la SNCF n’est pas sûr des délais d’attente.
3. Aux alentours de 40 minutes : autour de 40 minutes. L’agent ajoute encore « environ » ensuite, ce qui est redondant, mais exprime son incertitude.
4. en attendant : l’agent a un peu bafouillé et une fraction de seconde, nous avons cru qu’il disait « attentat », avant qu’il ne se corrige !
5. Un colis suspect : c’est la formule consacrée dans ce genre de situation. En général, il s’agit plutôt de bagages.
6. Oh putain ! : cri du cœur de ce passager qui commence à trouver l’attente un peu longue ! (Comme juste avant, celui qui dit : Et alors ?)

La petite fugue

TGV sud est

C’est l’histoire d’un petit garçon qui a un jour décidé d’aller prendre le train tout seul, sans rien dire à personne. En écoutant ce petit reportage, on se dit que sa famille a dû passer un très mauvais moment – qui a dû leur paraître une éternité – et que ce petit bonhomme a la détermination tranquille et exploratrice des enfants !

Tout seul en train

Transcription :
– Je m’appelle Célia et je suis en CM1 (1). J’ai neuf ans, je suis née à Bourgoin-Jallieu (2) et mon frère est né à (3) une ville qui se trouve… à Calamar (4), ça se trouve à…
– A Clamart
– A Clamart . Ça se trouve à peu près…
– A Paris.
– Ouais, à Paris à peu près (5). Donc tu vois… Et je sais que mon frère, il aime vachement bien (6) les trains parce qu’un jour, il… Il m’a dit qu’il voulait partir (7) au parc de la Tête d’Or (8), tout seul, pour… pour visiter.
– Comment tu t’appelles ?
– Hans.
– Pourquoi tu as voulu aller voir le train ?
– Je m’ennuyais chez mamie (9). Je voulais prendre le train et j’ai parti ! (10)
– Et mais dis-moi, tu connais le chemin (11) d’ici pour aller chez… à la gare ?
– Bah oui.
– Tu es allé tout seul !
– Oui.
– En marchant ou en courant ? (12)
– En courant.
– Est-ce que tu as regardé à gauche et à droite ? (13)
– Non. Je voulais prendre le TGV ! [quelqu’un va] aller à Lyon, en plus va aller au parc, au parc de la Tête d’Or.
– Tu es monté dans le train, et qu’est-ce que tu as fait ?
– Les contrôleurs, ah bah, ils ont été gentils avec moi.
– Est-ce que tu aurais envie de recommencer à prendre le train ?
– Oui.
– Là, [il] va partir. Il vient où, ce train ? Il va devenir où ? (14)
– Il va à Lyon.
– Ah ! A Lyon.

Des explications :
1. le CM1 : c’est l’abréviation de Cours Moyen première année. (Personne n’utilise plus l’expression complète.) Il s’agit de la quatrième année à l’école primaire. (qui en compte cinq)
2. Bourgoin Jallieu : cette ville se trouve dans le département de l’Isère, au sud-est de Lyon.
3. il est né à une ville : il faut bien sûr dire : dans une ville. Sa petite confusion entre les prépositions vient du fait qu’on emploie « à » devant le nom d’une ville.
4. Elle se trompe sur le nom de la ville et se tourne vers un mot qu’elle connaît. Enfant, c’est souvent ce qu’on fait. On ramène tout à ce qu’on connaît et parfois, c’est amusant, comme ici. (Un calamar est une sorte de petite pieuvre. Célia a déjà dû en manger.)
5. à peu près : il faudrait dire « à côté de ».
6. vachement bien : ces mots ne vont pas ensemble ici. C’est l’un ou l’autre ! Dans d’autres situations, on peut dire : C’est vachement bien. (style familier).
Mais ici, avec le verbe aimer, soit on dit : Il aime vachement les trains. (style familier et oral), soit on dit : Il aime bien les trains. Et ces deux phrases n’expriment pas la même instensité : aimer vachement, c’est aimer beaucoup. Aimer bien est moins fort.
7. Partir : on entend souvent les enfants (et certains adultes) utiliser ce verbe au lieu du verbe correct : aller.
8. Le parc de la Tête d’Or : il se trouve à Lyon.
9. Mamie : c’est le nom très fréquent donné aux grand-mères. Mais aujourd’hui, il y en a d’autres utilisés par les familles, par exemple pour en donner un à la grand-mère maternelle et un autre à la grand-mère paternelle. Ou alors parce que des « mamies » se sentent aujourd’hui trop jeunes pour qu’on les appelle ainsi. (En effet, dire d’une femme, c’est une mamie signifie qu’elle est vieille.)
10. J’ai parti : c’est une faute courante quand on est petit ! Il faut un peu de temps pour retenir qu’on dit : Je suis parti.
11. Tu connais le chemin = tu sais comment on y va.
12. En marchant ou en courant : elle pose cette question car les petits citadins apprennent très tôt qu’on ne coure pas dans la rue, qu’on marche tranquillement pour éviter tout danger lié à la circulation.
13. Regarder à gauche et à droite : c’est une autre recommandation très précoce des parents aux enfants en ville : avant de traverser la rue, on regarde bien de chaque côté.
14. Il vient où / il devient où : là aussi, on voit qu’il faut un peu de temps pour qu’un enfant sache bien utiliser tous ces verbes qui se ressemblent.

Pour écouter en entier, c’est ici.

Voyage de retour

TGV AtlantiqueSi vous avez regardé mes photos sur instagram pendant ces vacances, vous savez que je suis allée en Bretagne à la fin du mois d’août. Voyage en train : TGV entre Marseille et Paris, changement de gare à Paris et TGV entre Paris et Le Croisic. Et l’inverse au retour bien sûr.

Alors, avant de se dire que les vacances sont bel et bien terminées, voici un petit écho des annonces qui sont faites pendant le voyage. Si vous vous déplacez en France par le train, c’est ce que vous entendrez.

Ou ici : Dans le TGV Atlantique

Transcription :
Nous desservirons (1) la gare d’Angers-Saint Laud. Arrivée prévue dans la capitale à 13h20 (2). D’ici quelques instants (3), je passerai parmi vous (4). Si vous n’avez pas composté (5) votre billet ou si vous en êtes démuni (6), merci de me l’indiquer. Mesdames et Messieurs, au nom de TGV, je vous souhaite un agréable voyage (7).
[L’équipe] vous informe que son bar situé voiture 14 se tient à votre disposition (8) pour un service de boissons chaudes et fraîches, en-cas (9) et friandises (10), ainsi qu’une restauration (11) légère à consommer sur place ou à emporter. Nous vous invitons à venir composer vous-même votre menu à partir de 5,90 € : sandwiches, salades, en-cas chauds, plats traiteur, desserts gourmands (12) et boissons fraîches sont au rendez-vous. Vous trouverez également dans notre offre boutique des magazines d’actualité au prix du kiosque (13), et même des tickets de métro, bus et tramway parisiens, vendus à l’unité (14) pour vous faciliter l’accès en gare de Paris-Montparnasse. Mesdames, Messieurs, nous vous remercions de votre attention et nous vous souhaitons un agréable voyage. A tout de suite (15) au bar, voiture 14. Merci.

Quelques détails de vocabulaire et pratiques:
1. desservir une gare : c’est le verbe qu’on utilise toujours à propos des trains. Sinon, de façon plus « ordinaire », on dit simplement que le train s’arrête à Angers par exemple.
2. 13h20 : dans les transports, on utilise toujours le format 24 heures, pour qu’il n’y ait pas de confusion entre le matin et l’après-midi ou la soirée. Quand on parle, dans la vie courante, on dit indifféremment « treize heures vingt » ou « une heure vingt ».
3. d’ici quelques instants : synonyme de dans quelques instants.
4. Je passerai parmi vous : les contrôleurs passent à chaque place pour contrôler les billets. Vous pouvez avoir un billet papier délivré à la gare, un billet que vous avez imprimé chez vous sur une feuille A4, un billet « virtuel » sur une application dans votre téléphone ou enregistré sur votre carte d’abonnement si vous en avez une.
5. Composter un billet : c’est le mettre dans une machine à la gare qui imprime la date et l’heure dessus. Mais on ne fait ça que si on a un billet papier acheté au guichet à la gare ou délivré par une machine automatique à la gare. De toute façon, c’est écrit s’il faut le faire ou pas sur le billet que vous avez.
6. Être démuni : ne pas avoir quelque chose. Style soutenu. Plus simplement, on dit bien sûr : Si vous n’avez pas de billet / Si vous n’en avez pas.
7. Un agréable voyage : c’est la formule toute faite, traditionnelle dans les transports. Quand on parle à un ami, un membre de la famille, etc…, on dit juste : Je te souhaite (un) bon voyage. / Bon voyage / Fais bon voyage.
8. Se tenir à la disposition de quelqu’un : normalement, c’est plutôt une personne qui se tient à la disposition d’une autre. Donc il vaudrait mieux dire : Notre équipe se tient à votre disposition. Ou alors : Un bar est à votre disposition. (avec juste le verbe être)
9. Un en-cas : c’est juste un petit quelque chose qu’on mange au cas où on a faim, pas un sandwich, ni un repas. Ça sert juste à couper la faim quand n’a pas le temps de faire un vrai repas.
10. Des friandises : ce sont normalement des bonbons, des aliments sucrés. Donc là, il s’agit de barres de céréales, ou de barres chocolatées par exemple.
11. Une restauration légère : ce terme signifie qu’on peut prendre des plats légers. Si vous parlez, vous n’utiliserez pas ce terme. Vous direz juste : je voudrais manger léger / J’ai mangé léger ce midi.
12. Un dessert gourmand : normalement, ce sont les gens qui sont gourmands, quand ils aiment bien manger, notamment des plats sucrés. Mais on utilise maintenant cet adjectif à propos des plats eux-mêmes qui vont plaire aux gourmands. Par exemple, prendre un café gourmand au restaurant à la fin du repas, c’est boire un café qu’on vous sert accompagné de petits gâteaux, de chocolats, de petites douceurs (sucrées).
13. Un kiosque : c’est comme ça qu’on appelle les lieux dans la rue, dans les gares ou les aéroports où on achète les journaux et les magazines. (Sinon, ça s’achète chez le marchand de journaux, ce qui désigne une vraie boutique.) Donc ici, elle veut simplement dire que ce n’est pas plus cher dans le train.
14. Des tickets de métro vendus à l’unité : cela signifie que vous les achetez un par un au lieu d’acheter un carnet (de 10 tickets). Donc ils sont un peu plus chers, comme toujours à l’unité. Mais ça peut vraiment dépanner et faire gagner du temps si on est pressé en arrivant.
15. A tout de suite : c’est ce qu’on dit quand on va se voir (ou se parler au téléphone) dans les minutes qui suivent. (Si ce n’est pas le cas, on dit : A tout à l’heure / A plus tard. / A bientôt)

La rentrée, en France, c’est comme un nouveau départ, le début d’une nouvelle année, après les vacances d’été.
Je suis contente de vous retrouver !

(Je n’ai pas encore répondu à tous les commentaires récents. Cela ne saurait tarder. A tout à l’heure !)

C’est pas le Pérou

Beaucoup de choses à apprendre avec cette publicité pour un tout nouveau service TGV !

Pérou2

D’abord une expression courante qu’on emploie pour dire que ce n’est pas grand chose, que ça ne rapporte pas beaucoup, que c’est une somme modeste. Effectivement, 10€, ce n’est vraiment pas le Pérou ! Donc tout le monde va pouvoir se payer des voyages en TGV. Et ce ne sera pas pour aller au bout du monde mais pour descendre vers le sud-est de la France.

Et une autre expression: Normalement, avec 10€, on ne va pas bien loin, c’est-à-dire qu’on ne peut pas s’acheter grand chose. Mais là, quand même, on peut s’offrir un beau voyage !
Ouigo On va pas bien loin

– Alors c’est aussi une petite leçon de géographie ! Et voici comment prononcer ces noms de villes.

Petite leçon de marketing, ou comment créer des noms faciles à retenir, si possible avec quelque chose qui ressemble à de l’anglais ! Mélange donc avec ce Oui bien français, qui se prononce comme We, et ce Go bien anglais, mais bien sûr à prononcer à la française. Alors, oui, on y va ! A des prix comme ça, ce serait dommage de s’en priver…

– Mais petite leçon de décodage pour finir ! Avec le low-cost qui arrive dans les trains, il y a le revers de la médaille.

pas le pérou8* Ce ne sera pas 10€ pour tout le monde, puisque c’est à partir de 10€.
* Et ce ne sera pas à partir de la Gare de Lyon à Paris, facilement accessible. Il faudra commencer par aller à Marne la Vallée. Un peu plus loin, un peu plus long, un peu plus cher. Comme lorsqu’il faut aller à l’aéroport.

* Il faudra arriver au moins 30 minutes avant le départ. L’avantage du train (TGV ou pas), c’est justement qu’on peut arriver à la dernière minute ! Cela aussi ressemble donc aux voyages en avion. D’ailleurs, dans la pub, il est question d’embarquement. Normalement, on monte dans un train. Embarquer, voilà un verbe réservé jusqu’à maintenant à l’avion et au bateau.

* Il faudra savoir faire sa valise car la taille est limitée, comme celle des bagages autorisés dans les cabines des avions. Sinon, ce sera plus cher ! Remarquez, on pourra voyager léger puisqu’il fait toujours beau et chaud à Avignon, Montpellier, Marseille… (Enfin presque !)

* Il faudra être prévoyant côté nourriture et boisson. Plus de voiture-bar.
Une économie présentée avec humour:

Ouigo gastronomie
Remarquez, de toute façon, les sandwiches SNCF ne sont pas de grands exemples de gastronomie. Alors, c’est vrai qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Beaucoup de voyageurs l’avaient déjà compris !

Voyage en TGV

Nous y voici donc ! C’est la fin des vacances d’été. Dans quelques jours, ce sera l’agitation de la rentrée: à nouveau des embouteillages pour aller travailler, la cohue dans les supermarchés pour l’achat des dernières fournitures scolaires, le réveil qui sonne un peu trop tôt, le rythme à reprendre.
Allez, pour prolonger un peu l’atmosphère des vacances, je vous emmène prendre le TGV et écouter les annonces qui sont faites au cours du voyage. C’est comme dans les avions, ce n’est pas toujours bien audible ni très facile à comprendre quand on est étranger. Comme ça, vous serez prêts à prendre le train en France !


Transcription:
(Le voyage aller)
Messieurs-dames, bonjour. Bienvenue dans le train 2916 (1) à destination de Paris-Gare de Lyon (2). Ce train partira à 15h28.

Mesdames-Messieurs, l’iDTGV (3) et le TGV 6122 à destination de Paris va partir. Attention au départ, attention à la fermeture automatique des portes.

Bonjour. La SNCF et iDTGV ont le plaisir de vous recevoir à bord de l’iDTGV 2916 à destination de Paris-Gare de Lyon. Notre arrivée est prévue à Paris à 18h41. Notre temps de parcours jusqu’à Paris sera aujourd’hui de trois heures et treize minutes. Je m’appelle Jimmy. Je suis votre superviseur (4) aujourd’hui sur ce TGV (5). Nous vous rappelons que l’idTGV est entièrement non-fumeur, y compris sur les plates-formes ainsi que dans les toilettes. Pour des raisons évidentes de sécurité, tous vos bagages doivent être […] étiquetés (6) et positionnés (7) dans les espaces qui leur sont destinés. Les plates-formes et les couloirs (8) doivent être dégagés de tous bagages pouvant en gêner l’accès. Durant toute votre présence à bord, les téléphones portables doivent être positionnés (9) en mode silence et l’ensemble de vos appels passés depuis les plates-formes (10).
Si vous voyagez en espace zen (11), nous vous informons que ces espaces sont dédiés au calme et à la tranquillité. Pour votre confort, nous avons le plaisir de vous proposer dès à présent la voiture-bar dans la voiture numéro 14 au [niveau] supérieur. Nous vous invitons à venir découvrir notre carte ainsi que nos divers services. Si vous voyagez en espace zap, un service de restauration à la place vous sera également proposé ultérieurement. Durant ce voyage, nous sommes à votre disposition pour répondre à vos attentes. Merci d’avoir préféré lesTGV. Très bon voyage.

(Dans le train du retour vers Marseille)
Mesdames-Messieurs, bonjour. Votre chef de bord vous souhaite la bienvenue à bord de ce train à destination de Marseille-Saint Charles (12). Nous vous rappelons que l’étiquetage des bagages est obligatoire afin qu’ils ne soient pas considérés comme des colis abandonnés. Pour vous restaurer (13), un bar est ouvert en voiture 4. Si vous n’avez pas composté votre billet (14), merci de nous le signaler. Pour la tranquillité et le respect de tous, nous vous invitons à éviter toutes nuisances sonores et à utiliser vos téléphones portables depuis les plates-formes. Dans quelques instants, nous allons venir à votre rencontre. N’hésitez pas à faire appel à nous pour le bon déroulement de votre séjour à bord. La SNCF-TGV membre de l’Alliance Rail Team vous souhaite un bon voyage.

(Merci monsieur)

Quelques explications:
1. le train 2916: il dit « vingt-neuf seize », comme en anglais. Mais le plus souvent, on dit plutôt « deux mille neuf cent seize », comme on l’entend plus loin.
2. Paris-Gare de Lyon: ce TGV qui vient de Marseille arrive à la Gare de Lyon, la grande gare parisienne qui dessert le sud-est de la France ainsi que la Suisse par exemple.
3. l’iDTGV: c’est une filiale de la SNCF. Ils ont certains wagons dans les TGV et proposent des prix qui peuvent être plus bas que ceux de la SNCF. On achète ses billets sur internet. Pour un voyageur, c’est en fait la même chose de voyager dans les wagons iDTGV ou TGV, qui sont attachés et tirés par la même motrice. On choisit en fonction du prix et des places disponibles.
4. un superviseur: ça ressemble à un anglicisme. C’est l’équivalent à la SNCF de « Chef de bord ». (Avant on disait juste contrôleur, et beaucoup de gens emploient encore le terme).
5. sur ce TGV: normalement, on dit « dans ce TGV » ou « à bord de ce TGV ». Influence de l’anglais encore ?
6. étiquetés: il faut attacher une étiquette avec son nom et son n° de téléphone aux valises ou sacs qu’on dépose dans les emplacemenst en bout de wagon ou au milieu.
7. positionnés: plus naturellement, on dit « placés », ou rien du tout !
8. les couloirs: c’est le terme utilisé pour désigner l’allée entre les sièges. On peut choisir son siège côté couloir ou côté fenêtre au moment de la réservation.
9. positionnés en mode silence: plus naturellement, on peut dire juste « doivent être en mode silence ».
10. les plates-formes: c’est l’espace au bout des wagons, séparé par une porte.
11. en espace zen / en espace zap: les iDTGV ont inventé le concept de voitures plus ou moins calmes. On choisit quand on réserve. En fait, il y a souvent très peu de différence !
12. Saint-Charles: c’est le nom de la gare principale de Marseille.
13. se restaurer: manger quelque chose. C’est un terme plutôt recherché.
14. composter son billet: c’est placer son billet dans une machine à la gare qui le composte, c’est-à-dire qui inscrit l’horaire et des codes sur le billet. Il faut faire ça avant de monter dans le train, sauf quand on a réservé certains billets qu’on imprime soi-même sur une feuille ordinaire. Si on ne le composte pas, on peut avoir une amende. Ce sera vérifié dans le train par le contrôleur.