Quelques brins de muguet pour vous porter bonheur comme le veut la tradition le 1er mai en France ! Celui-ci a poussé dans notre jardin à Marseille. Il ressort tous les ans, toujours un peu en avance, mais ce n’est jamais l’abondance car le climat méditerranéen n’est pas l’idéal pour les jolies clochettes finement dessinées et parfumées de cette fleur. Juste trois ou quatre brins mais cela suffit à notre bonheur car il sent si bon ! On sait que le printemps est bel et bien là.
Le bonheur… Voici deux autres expressions que nous aimons bien employer:
– trouver son bonheur : cette expression indique qu’on a trouvé ce qu’on cherchait ou qu’on ne repart pas les mains vides de quelque part. As-tu trouvé ton bonheur dans ce vide-grenier ?
Ils ont pas mal de livres ici mais je ne trouve pas mon bonheur !
– faire le bonheur de quelqu’un : faire quelque chose qui fait plaisir à cette personne. Ses trois enfants ont fait son bonheur en venant la voir ensemble le weekend dernier.
Il a fait mon bonheur en m’apportant des fraises de son jardin!
Tu sais, il ne faut pas grand chose pour faire son bonheur. Juste une petite attention, un petit message, un mot gentil de temps en temps.
Et si vous voulez en savoir un peu plus sur le 1er mai – car ce jour férié, ce n’est pas que le muguet – vous pourriez aller écouter ce que nous en disions avec Romain sur France Bienvenue il y a quelques années déjà. Les temps changent mais les traditions sont les traditions !
Quel bon film !
Le titre ne m’avait pas accrochée, il n’évoquait pas grand chose pour moi. Et ensuite, à cause de la vague idée que cela se passait dans le milieu du rugby, j’allais laisser passer l’occasion de voir ce très beau film !
Il y a donc des mercenaires dans le milieu du rugby: ce sont les jeunes Wallisiens ou Calédoniens venus de ces morceaux de France perdus à l’autre bout du monde, ces garçons achetés par les petits clubs de métropole et qui rêvent de faire une belle carrière ici.
C’est une histoire de famille et de traditions où les fils se déchirent avec leur père, une histoire de sport avec ses grands moments d’exaltation et ses petitesses sordides, une histoire de déracinement, de solitude et parfois de racisme.
C’est le récit du voyage de Soane, qui le mène et le malmène de la Nouvelle Calédonie au sud-ouest de la France et qui le fait entrer dans l’âge adulte, au prix d’épreuves qu’il n’imaginait pas en quittant sa terre natale et les siens.
La Nouvelle Calédonie n’y est pas l’habituelle carte postale aux plages parfaites et exotiques. Elle est rude, pauvre et belle. Les petits clubs de rugby, avec leurs vestiaires vétustes et leurs problèmes d’argent, n’y font pas rêver tous les jours de grande épopée sportive. On est dans la mêlée, dans la réalité, ici et là-bas, en français et en wallisien. On sort plus riche de cette découverte. (Et j’ai pensé à nos quelques étudiants calédoniens qui atterrissent chaque année à l’aéroport de Marseille pour étudier ici deux ans ou plus.)
Transcription:
– Elles sont où, tes valises ? (1)
– J’en ai pas.
– Abraham, ton pilier (2) de 140 kilos, là, qui en a perdu vingt (3) dans l’avion, en tongs (4), en short, qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ?
– Tu crois quoi ? (5) Que je vais te trouver un contrat comme ça, en claquant des doigts (6) ? Pourquoi tu es pas rentré au pays (7)?
– Tu es un All Black ?
– Je suis français. Wallis (8), c’est la France.
– Qu’il vienne me chercher ! Moi, je l’attends ! Il croit que j’ai peur de lui ?
– Tu connais pas l’histoire de ma famille. Si je pouvais, je l’effacerais.
– Soane, c’est qui, ces mecs (9)?
– C’est tout ce que j’ai.
Quelques explications
1. Elles sont où, tes valises ? : cette question est uniquement orale, avec avec le pronom (elles) placé avant le nom (valises) qu’il remplace avec cette répétition du sujet et avec cet ordre des mots. (pas d’inversion du sujet et du verbe).
2. Un pilier : c’est l’un des postes dans une équipe de rugby, pour lequel on a besoin de joueurs très puissants et donc lourds.
3. Qui en a perdu 20 dans l’avion : c’est ironique. Soane vient de répondre au responsable du club de rugby qu’il pèse 120 kilos alors qu’Abraham leur avait promis un joueur de 140 kilos. Donc le responsable se sent trompé sur la marchandise !
4. Des tongs : ce sont des sandales en plastique très sommaires qu’on porte l’été.
5. Tu crois quoi ? : Autre question orale et très familière. La version plus standard = Qu’est-ce que tu crois ? Dans les deux cas, c’est ce qu’on dit quand on est en colère contre quelqu’un, quand on reproche à quelqu’un de ne pas voir la réalité. (Cette question ne sert jamais à demander à quelqu’un ce qu’il pense.)
6. En claquant des doigts : comme par magie, sans faire d’effort particulier.
7. Rentrer au pays : c’est retourner dans sa région d’origine.
8. Wallis : c’est un territoire d’outre-mer français, au nord de la Nouvelle Calédonie.
9. Ces mecs : ces hommes (très familier) Et en général, quand on pose cette question, on exprime un sentiment d’hostilité.
Dans les sous-titres du wallisien :
1. Tu te démerdes : tu te débrouilles, tu trouves une solution par toi-même. (très familier, plutôt vulgaire) C’est un ordre, comme Démerde-toi, mais encore plus abrupt.
2. Tu as beau te cacher : même si tu te caches…
Les choses sérieuses commencent vraiment maintenant paraît-il pour les amateurs de football. Les Français et les Irlandais attendent donc le match de cet après-midi avec impatience. Certains en font une possibilité de revanche sur un match où les Irlandais avaient été éliminés injustement à cause d’une main d’un joueur français qui avait changé le cours du match.
Mais pour les supporters irlandais, tout cela n’est que du sport et donc l’occasion de faire la fête à Lyon, pas de tout casser comme on l’a vu début juillet à Marseille lors d’un match Russie-Angleterre.
Voici les mots d’un supporter irlandais au français impeccable et de deux supporters français qui regrettent de ne pas savoir aussi bien chanter !
– On aime chanter et faire la fête. On essaye d’être sympas, on essaye d’être bien vus (1) par les autres parce qu’on n’a pas envie de faire mauvaise réputation (2) en dehors de notre pays, quoi ! (Parole d’Irlandais)
– On fait pas le poids (3). Les matchs de foot, les pubs, l’ambiance (4), c’est leur truc. (5)
– Ça va être dur. C’est pour ça qu’on est venus là, nous, pour montrer un peu qu’il y a aussi des Français qui sont prêts et qui sont aussi motivés qu’eux. Et… Les Français, il y a pas d’ambiance (4), il y a deux, trois chants comme ça qui viennent : la Marseillaise (6), Allez les Bleus, et voilà, on n’a pas vraiment de chants comme eux ils ont des centaines et des centaines de chants ! C’est ça, nous, on est censés (7) être meilleurs sur le terrain mais moins bons en tribune (7). (Parole de Français)
Quelques détails :
1. être bien vu : laisser une bonne impression et être apprécié. Par exemple : Il est bien vu par ses chefs car il a toujours une attitude positive. Le contraire : être mal vu. Et de façon dynamique, on dit : se faire bien voir / se faire mal voir. Par exemple: Si tu continues, tu vas te faire mal voir de tes profs. / Il essaie toujours de se faire bien voir.
2. Faire mauvaise réputation : ce n’est pas tout à fait ce qu’on dit en français. On a juste l’expression assez statique : avoir mauvaise / bonne réputation. On n’a pas vraiment de verbe qui va bien pour exprimer l’idée qu’il ne veut pas que les supporters irlandais soient la cause de la mauvaise réputation de leur pays. On pourrait dire aussi : On n’a pas envie de donner une mauvaise image de notre pays.
3. Ne pas faire le poids : cette expression signifie qu’on ne peut pas rivaliser, qu’on n’est pas assez bon en face des autres, qui eux sont plus forts, bien meilleurs. Par exemple : Les consommateurs isolés ne font pas le poids face aux intérêts des grandes entreprises.
4. L’ambiance : c’est l’atmosphère générale d’un événement. On dit qu’il y a une bonne ambiance ou au contraire une mauvaise ambiance. On dit aussi : Il n’y a pas d’ambiance (dans une fête par exemple), ce qui signifie que c’est très ennuyeux.
5. C’est leur truc = ils savent faire, ils sont bons dans ce domaine. (familier)
6. la Marseillaise : c’est l’hymne national de la France.
7. Être censé faire quelque chose : c’est ce qui est prévu, ce qu’on attend de la part de quelqu’un. Beaucoup de Français font une faute d’orthographe sur ce mot qui se prononce comme l’adjectif sensé (= raisonnable, intelligent)
8. en tribune : c’est-à-dire dans les tribunes, (le lieu où sont installés les spectateurs dans un stade), où les supporters créent une ambiance de fête et font le spectacle.
Petite remarque:
Les supporters français chantent bien eux aussi. Mais c’est au rugby et dans le sud-ouest de la France !
Et sur France Bienvenue, vous pouvez écouter ou réécouter Gaël et Thomas qui parlaient en 2009 du match France-Irlande gagné injustement par les Français.
Vous pouvez aussi y écouter Laurent qui avait apprécié l’ambiance irlandaise lors d’un voyage à Dublin.
C’est toujours intéressant d’écouter ce que pensent ceux qui vivent ailleurs que dans le pays de leur enfance. Ils mettent le doigt sur ce qui les gênent dans leur nouvelle vie, sur tout ce qu’on ne remarque pas quand on est né avec.
C’était le cas la semaine dernière à la radio, dans une émission où des Allemands et des Allemandes parlaient de leur vie en France. La France, pays d’adoption, aimé, choisi, mais dépeint comme agaçant par certains côtés !
Je me demande si on ne reste pas pour toujours attaché au pays qui nous a vus grandir, marqué définitivement par des habitudes, des façons de faire et de penser, ce qui entraîne ce regard lucide et critique sur l’ailleurs, très intéressant à condition de ne pas devenir caricatural, voire agressif et dépourvu de générosité et de tolérance. (C’est en général ce qui me fait arrêter la lecture de certains blogs d’expatriés dont les analyses tournent à l’aigreur!)
Transcription
– Vous avez un regard très amusé. Vous avez pas l’air d’être trop irrité par tout ça.
– Parce que c’est ça aussi… et peut-être, en tout cas c’est pour moi la raison pourquoi (1) je me sens bien en France, peut-être même mieux qu’en Allemagne, parce que il y a une certaine légèreté de prendre (2) les difficultés, de prendre la vie. Et j’adore aussi dans les rapports professionnels cette légèreté, l’humeur (3), la place à l’humour…
– L’humour.
– L’humour. Ici, on adore de jouer (4) dans le deuxième degré (5). Ça veut dire que on va toujours être un peu en décalage, la façon dans laquelle (6) on s’exprime, on fait des jeux de mots. On est assez souvent dans le deuxième degré et on s’exprime souvent entre les lignes (7). Et ça, c’est vraiment un art qui (8) maîtrisent parfaitement les Français.
– Vous riez plus en France qu’en Allemagne ?
– Tout à fait. Je passe plus de temps à la cafétéria (9), je ris plus, je tchatte (10) plus. Donc c’est moins efficace peut-être, mais plus vivant.
– Ils (Les Allemands) perdent pas de temps. Ils arrivent au boulot, bah ils s’y mettent et ça dépote (11). Par exemple, la prise de rendez-vous. Je prends rendez-vous avec quelqu’un, je dis : « C’est OK pour jeudi 11 heures. » Donc c’est noté dans mon agenda (12), pour moi, c’est bon (13). Systématiquement, ici, on me rappelle la veille : « C’est toujours bon pour demain 11 heures ? » Je dis : « Bah oui ! On avait convenu (14) demain jeudi 11 heures ». Donc pour moi, il y a pas besoin de le reconfirmer. En Allemagne, vous prenez un rendez-vous, plus personne vous le reconfirme parce que c’est comme ça, c’est noté dans l’agenda, point. (15)
– C’est vrai. C’est dans nos mentalités. On a été élevé comme ça, qu’une fois que tu t’engages à faire quelque chose, tu le dois et tu le finis. Et ici, c’est vrai, même quand j’étais étudiante, quand je suis arrivée, j’avais 19 ans, et je me rappelle très bien, avec mes copains de la fac (16) à l’époque (17), un rendez-vous à 15 heures, bah j’étais la seule à être là à 15 heures ! Déjà à l’époque ! Mais parce que c’était pas grave (18), c’était comme ça. C’est… Bah c’est aux alentours de…
– Et ce qui fait en même temps le charme des Français.
– Donc moi je dis, on peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre (19). Et on est quand même très bien ici. Moi, j’ai pas envie de partir. Quelque part, c’est aussi mignon, en fait. Parfois, c’est agaçant et j’ai envie de les baffer (20). Mais… mais c’est pas grave !
– Eux, je crois que très souvent, ils ont envie de nous baffer !
– Oui, bon ça, c’est une certitude ! Mais parfois, je démarre des rendez-vous en disant : « Je vous préviens, je suis allemande psycho-rigide. Maintenant on va pouvoir travailler. »
– Une vraie différence, je crois, et elle est visible : vous vous baladez (21) en Allemagne et vous vous baladez ici, c’est la propreté. Voilà. C’est peut-être un peu bête à dire mais les trottoirs à Paris, les trottoirs à Münich, c’est pas pareil. Et je trouve ça dommage parce que c’est un espace de vie qu’on partage et pour moi, c’est une question de respect d’autrui de ne pas salir cet espace-là. Je ne jette pas mes papiers par terre, je ne fais pas déborder une poubelle. Et ici quand même, c’est fait avec une allégresse désinvolte qui me fait halluciner. Je ne comprends pas. Ça a l’air bête comme ça, à Paris, je marche les yeux rivés sur le trottoir. Je ne peux pas regarder autour de moi parce que je suis obligée de voir où je marche. Enfin, moi… Je pense que c’est le cas pour tout le monde. Sinon tu risques de… Hein, non ?
– Vous pensez à la crotte de chien ?
– Par exemple! Oui. C’est exactement ça.
– Vous avez des enfants ?
– Oui.
– Donc ils sont à l’école ?
– Oui.
– Votre regard sur l’école en France versus (22) l’école en Allemagne ?
– Ah oui ! Il y a une chose quand même, je peux dire, parce que peut-être quelqu’un peut donner une réponse. Vous avez énormément d’heures de cours, enfin, mes enfants rentrent très tard, je trouve, de l’école. J’ai pas l’impression qu’ils apprennent plus de choses que ce que j’ai appris, moi, quand j’étais en Allemagne à l’école où on avait beaucoup moins d’heures de cours. Je n’ai pas l’impression d’être sortie de mon bac avec un bagage (23) inférieur à celui qu’auront mes deux filles. Alors, comment ça s’explique ? Je sais pas.
– Ils rentrent à 18 heures, ils ont encore des devoirs, ils doivent préparer des contrôles. Et entretemps, ils doivent manger et se laver les dents… je sais pas, j’ai… Ils font rien d’autre, quoi ! Et j’ai toujours l’impression qu’en Allemagne, à mon époque, c’est sûr, on finissait à 2 ou 3 heures de l’après-midi, on avait des devoirs, certes (24), mais après, on avait une vraie vie.
– A mon avis, on met pas assez le curseur sur les activités artistiques, culturelles, sportives. C’est ce qu’on a beaucoup eu en Allemagne. Un exemple tout bête : à l’école, en tout cas en Bavière, on apprend le solfège (24). Ça fait partie de l’enseignement. Je trouve ça important parce que beaucoup d’enfants en Allemagne apprennent un instrument sans être obligés d’aller au Conservatoire (25) ou de prendre des cours en plus.
Des explications :
1. c’est la raison pourquoi : normalement, on dit : c’est la raison pour laquelle… Sinon on dit : C’est pourquoi…
2. une légèreté de prendre la vie : il faut dire : une légèreté dans la façon de prendre la vie.
3. L’humeur : je ne sais pas si c’est bien ce qu’il dit, à cause de sa prononciation et parce qu’ensuite, il parle de l’humour. Si c’est bien le mot humeur, je pense qu’il voulait dire : la bonne humeur.
4. On adore : ce verbe n’est pas suivi de la préposition « de ». On dit : on adore jouer.
5. le deuxième degré : cette expression indique qu’on utilise des mots mais qu’il ne faut pas les prendre littéralement. Il faut les interpréter différemment, parce que la personne qui les dit veut faire de l’humour par exemple. En général, on dit plutôt : le second degré.
6. La façon dans laquelle on s’exprime : il faut dire : la façon dont on s’exprime
7. entre les lignes : cette expression fait écho à celle sur le second degré juste avant. Cela signifie qu’il faut dépasser les mots et comprendre ce qu’il y a derrière, les interpréter, décrypter le message.
8. Qui : ici, il faut dire : C’est un art que maîtrisent les Français. (Les Français maîtrisent l’art de jouer avec les mots.)
9. la cafétéria : en fait, il veut dire qu’il prend davantage le temps de déjeuner, comme le font un certain nombre de Français. (pas tous, contrairement aux clichés!)
10. tchatter : le mot anglais chat est passé dans la langue française, avec une orthographe transformée. Il aurait pu dire : bavarder, discuter.
11. Ça dépote : ça avance très vite, sans perte de temps. (familier)
12. un agenda : juste une petite remarque sur la prononciation : on ne prononce pas la deuxième syllabe avec le son « en » mais avec le son « ain »
13. pour moi, c’est bon : cela signifie qu’il n’y a rien de plus à faire, que c’est d’accord, comme elle l’explique ensuite.
14. On avait convenu = on avait décidé, on s’était mis d’accord. Normalement, ce verbe se conjugue avec l’auxiliaire «être» : nous étions convenus. Mais presque personne ne le sait, donc la plupart des Français pensent que ceux qui utilisent la forme correcte avec « être » font une faute.
15. Point : c’est le signe de ponctuation à la fin d’une phrase. Donc à l’oral, dire « Point » indique qu’il n’y a rien de plus à dire, que c’est comme ça. On dit aussi : Un point, c’est tout.
16. La fac : l’université. (abréviation familière de la faculté)
17. à l’époque : on utilise cette expression pour évoquer une période passée déjà un peu éloignée.
18. C’est pas grave : ce n’est pas important, ça n’a pas de conséquences. Cette phrase permet d’excuser quelque chose.
19. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre : cette expression familière signifie qu’on ne peut pas avoir tous les avantages en même temps.
20. Baffer quelqu’un : mettre une baffe à quelqu’un, c’est-à-dire mettre une gifle / une claque à quelqu’un. (Très familier) On emploie cette expression au sens figuré en général pour dire qu’on est très irrité par quelqu’un. On entend plus souvent : j’ai envie de lui mettre des baffes.
21. Se balader : se promener (un peu plus familier). (avec un seul L, contrairement à ce qu’écrivent beaucoup de Français.)
22. versus : on entend de plus en plus ce mot qu’emploient les anglophones. En français, jusque-là, on disait par exemple : comparé à
23. un bagage : des connaissances, des compétences
24. Certes = c’est vrai
25. le solfège : l’écriture de la musique. Donc faire du solfège, c’est apprendre par exemple à lire une partition.
26. un Conservatoire: en général, c’est une école de musique, où il n’est pas toujours facile d’entrer, selon le niveau de ce lieu de formation musicale.
Clichés, idées reçues et vérités :
– Personnellement, je suis toujours à l’heure à un rendez-vous et au travail ! Dans mon entourage et dans mon milieu professionnel, je connais très peu de gens qui ne sont pas à l’heure. Mais c’est vrai que certains Français sont de façon chronique incapables d’être à l’heure, ce qui n’est pas particulièrement bien vu, même en France !
– Personnellement, je n’ai jamais jeté un papier par terre, je n’ai jamais fait déborder une poubelle, mes parents, mes grands-parents nous ont éduqués comme ça. Mes enfants, mes amis, mes connaissances sont respectueux eux aussi de leur environnement. Mais c’est très vrai que ce n’est pas le cas de tout le monde, à Marseille notamment ! Cela nous choque de voir ce manque d’éducation et de civisme qui salit une si belle ville. Haro sur les incivilités!
– Oui, beaucoup de propriétaires de chiens ont encore d’énormes progrès à faire! Oui, cela nous agace profondément de voir l’état des trottoirs quand les maîtres ne respectent pas les règles élémentaires de propreté.
– Oui, oui, oui, nous avons d’énormes progrès à faire pour que tous les enfants aient accès aux activités artistiques. C’est effarant de voir que si peu d’entre eux font de la musique, parce que le système est trop élitiste en France et que les cours de musique dans les collèges ne sont pas pris au sérieux. De quel plaisir tous ces enfants sont-ils privés !
Et pour finir, quel beau français ont ces deux Allemandes !
C’est la période des traditionnels voeux de bonne année. Aujourd’hui, il n’y a que l’embarras du choix : par SMS, par mail, par cartes virtuelles, sur les réseaux sociaux, au téléphone. Mais aussi avec un vrai stylo et une vraie carte sur du vrai papier! C’est le moment de l’année où nos boîtes aux lettres se remplissent d’autre chose que des factures (d’ailleurs de plus en plus rares sur du papier) ou des publicités. Et apparemment, ces cartes-là tiennent bon, malgré tout ce qu’on pourrait penser. Pour le plus grand plaisir des commerçants qui n’ont donc finalement jamais cessé d’en vendre :
Transcription :
Ah bé (1), la carte de vœux cette année, oui, c’est vraiment même surprenant ! C’est beaucoup, beaucoup plus que les années précédentes – je dirais presque le double – tant et si bien que (2) je n’en ai pratiquement plus. Faut (3) que j’en reprenne, là (4), très prochainement. Très, très vite (4). Très, très vite, je sais pas pourquoi, aussi bien (6) les cartes de… de Noël que les cartes de vœux sont parties (7). Ils (8) ont retrouvé ça parce que en fait, ça laisse une… une trace. Ils sont contents deux, trois ans (9) après de ressortir des tiroirs une carte qui a été envoyée par quelqu’un de la famille ou ami et ils ont plaisir à la relire, à revoir l’émotion du moment. La carte, elle laisse vraiment une trace. Paraît que (10) partout, partout la carte aurait repris, d’après mes fournisseurs, hein. Ah oui, oui, oui, il faut que je restocke un petit peu parce que sinon, je vais pas tenir le coup* (11), c’est pas possible. Mais tant mieux ! (12) Tant mieux, parce que c’est quand même un petit peu aussi la base des fêtes.
Quelques détails :
1. Ah bé : c’est comme Ah bah (qui est ce qui reste à l’oral de Eh bien). On entend le son « é » dans le sud de la France.
2. tant et si bien que : cette expression marque la conséquence. C’est comme : à tel point que / au point que.
3. Faut que : il faut que.
4. Là : comme très souvent à l’oral, « là » a perdu son sens strictement spatial et s’intercale naturellement dans la phrase, pour désigner la situation dans laquelle on se trouve.
5. Très vite : il manque la question qui devait être quelque chose comme : Elles se sont bien vendues ? / Vous avez vendu vos cartes de vœux ?
6. Aussi bien… que… : cette expression sert à mettre en valeur de façon égale les deux choses qu’on mentionne. Par exemple: Je lis beaucoup, aussi bien de vrais livres que sur ma liseuse.
7. Les cartes sont parties : quand on parle de produits qu’on vend, le verbe partir indique que tout s’est vendu, qu’il n’en reste plus.
8. Ils = les gens
9. deux, trois ans : à l’oral, on omet souvent « ou » dans ce genre d’expression avec des petits chiffres qui se suivent : Il y avait quatre, cinq personnes. / C’était il y a sept, huit mois. / On se voit deux, trois fois par an. Mais on ne le dit pas avec un-deux. On dit : un ou deux ans / une ou deux fois / une ou deux personnes, etc.
10. Paraît que… : Il paraît que… A l’oral, de façon familière, on omet souvent ce pronom « il » impersonnel. Cette expression signifie qu’on a entendu dire ça.
11. Tenir le coup : résister, faire face à une situation compliquée. (familier) Donc ici, cela signifie qu’il ne pourra pas répondre à la demande.
12. Tant mieux ! : c’est ce qu’on dit quand on se réjouit de quelque chose, pour soi-même ou pour les autres.
Cartes parfois convenues, poliment traditionnelles: « Bonne année, bonne santé. »
Mais aussi cartes qui permettent de renouer des liens distendus.
Ecritures variées, au stylo, à l’encre. Toutes ces choses dont on a un peu perdu l’habitude !
Cartes choisies, sincères, inattendues. Je vous en lis quelques-unes :
Transcription:
– En cette fin d’année, nous vous souhaitons tout ce que vous désirez, depuis les Antilles (1) où nous passons de bien agréables vacances. Amicalement.
– Chers tous, nous vous souhaitons une bonne année, une bonne santé et beaucoup de moments de bonne humeur et de joie. J’espère qu’on aura l’occasion de se revoir et encore bonne année. Bises à tous.
– Bonjour à tous, et meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Qu’elle vous apporte beaucoup de bonnes surprises. Merci à Anne pour les nouvelles, cela fait toujours grand plaisir. Allez, gros bisous, et à bientôt j’espère.
– Toute la famille se joint à moi pour venir vous souhaiter à tous une bonne et heureuse année. Toutes nos amitiés.
– Nos meilleurs vœux à vous quatre, avec des satisfactions professionnelles et familiales. Tout le bonheur possible !
– Madame, je vous souhaite une bonne fête, une bonne année avec plein de bonheur. Je vous remercie beaucoup de toutes vos aides et de votre encouragement pour mes études ici. Ce tableau est l’image de la fête traditionnelle du Nouvel An au Vietnam. Un petit cadeau de tout mon cœur. Une étudiante vietnamienne en France.
* Tenir le coup : voici des exemples courants. On l’emploie souvent à propos de personnes mais pas toujours. – Tu n’es pas trop fatigué avec ce décalage horaire ? Tu vas tenir le coup jusqu’à ce soir ?
– Elle était stressée. Elle n’a pas tenu le coup pendant son oral.
– J’espère que ma réparation va tenir le coup !
Des vaches dans des prés.
Des vaches qui vivent tranquillement leur vie.
Des vaches qui ont des prénoms.
Et deux jeunes éleveurs qui aiment leurs vaches et leur travail. Oui, il reste des agriculteurs qui font bien leur travail pour nous nourrir correctement. (Même si cette petite vidéo ne dit pas tout des difficultés que certains – ou beaucoup – rencontrent pour continuer à vivre de la terre.)
Transcription
– Chips, Azalée, Ballerine, Bavière, Energie, Douce, Cannelle.
– C’est moi qui les baptise et c’est important. Il y a pas… C’est pas un nom au hasard. (1)
– Fraise, Effrontée. Ah, Alaska aussi, j’ai pas dit. Ah, comment elle s’appelle, elle ?
Je suis un pur produit bio. Je suis né… je suis né dans la bio puisque c’est… On est la troisième génération du coup avec Stéphane. Je suis tombé dedans, comme Obélix dans la marmite. (2)
On a retrouvé un peu dans… dans notre travail, c’est… c’est ce qu’on avait oublié avec le système productiviste. On est vraiment reparti dans une vraie démarche (3) où bah on observe vraiment tout ce qui se passe.
– Allez, venez, venez, venez ! Doucement !
– Aujourd’hui sur la ferme (4), on a… on a des prairies à fleurs variées, ce qui fait qu’on a un lait qui est un lait doux, non acide, qui se rapproche du lait des montagnes.
On n’a pas forcément un métier facile. Mais on a quand même une situation vachement (5) agréable que… Tu es… Tu vis dans la nature, tu es pas pressé par le temps. Chez nous, on court plus (6), on prend le temps de vivre et tout. Puis bah je pense qu’on est fier aujourd’hui, au bout de… d’un demi-siècle, d’être encore là, que ce soit la troisième génération et que bah on peut faire perdurer ça, quoi, c’est… C’est ça qui est… enfin moi, je trouve vraiment génial (7), quoi. Ça fait du bien de goûter au Vrai !
Quelques détails :
1. ce n’est pas un nom au hasard : c’est un nom choisi en fonction de la vache et de sa personnalité. Donc c’est assez amusant de voir une vache qui s’appelle Ballerine. Pas tout à fait l’image qu’on se fait d’une danseuse !
2. Être tombé dedans : cette expression vient de la bande dessinée que tous les Français connaissent : Astérix et Obélix, les deux Gaulois. Obélix, dont la caractéristique principale est sa force surhumaine, doit cette qualité au fait que lorsqu’il était petit, il est tombé dans une marmite (ou un chaudron) de potion magique. Donc quand on dit de quelqu’un qu’il est tombé dedans, à propos de ce qui fait sa personnalité, cela signifie qu’on parle du moment où cette passion est née et de la force de cette passion ou de ces qualités. Au contraire, lorsqu’on dit : Il n’est pas tombé dedans, cela signifie que la personne n’est pas vraiment douée pour une activité donnée !
3. une démarche : une façon de faire
4. sur la ferme : normalement, on dit : à la ferme. Ici, « sur » indique qu’il veut parler de leurs terres dans leur ensemble.
5. vachement = très (familier et seulement oral.) Et ça tombe bien d’utiliser ce mot quand on élève des vaches !
6. plus : écoutez comment il prononce ce mot : on n’entend pas le « L ». C’est fréquent dans certaines régions en France.
7. génial : super, très bien (familier, oral)