Ça y est, Violette est revenue

Après la montagne avec Maya il y a quelques jours, voici Violette et l’océan ! Ou plutôt les océans puisque Violette Dorange – on dirait le nom d’un personnage de roman ! – vient de terminer son premier Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire qui part de Vendée. Et comme l’a dit une journaliste, il y avait peut-être encore plus de monde pour l’accueillir elle aux Sables d’Olonne que lors de l’arrivée du vainqueur de cette course au large quelques jours plus tôt. Son tout jeune âge, sa simplicité, le partage de ses émotions lui ont gagné le coeur de beaucoup de ceux qui suivent cette aventure. Le Vendée Globe, c’est comme un rendez-vous tous les quatre ans pour les passionnés de voile mais aussi pour un public plus large, qui n’a jamais mis les pieds sur un voilier mais que cette course fait vibrer. C’est aussi un rendez-vous quotidien pour de nombreuses classes, où les enfants apprennent avec leurs enseignants des tonnes de choses en suivant quotidiennement la course de tous ces navigateurs.

Voici donc une interview de la navigatrice. Il y en a des dizaines car elle a été très sollicitée à son arrivée et a raconté ce qu’elle a vécu avec toujours cette fraîcheur et ce naturel qui font du bien à voir et entendre ! Les sous-titres sont parfaits. C’est donc une belle occasion d’écouter ce joli français ! (J’espère que c’est accessible là où vous vivez. Sinon dites-le moi et je trouverai un moyen de partager ça avec vous)

  1. prendre le melon : devenir prétentieux (familier). On dit aussi : avoir le melon. C’est comme avoir la grosse tête
  2. un chenal : passage navigable, naturel ou pas, souvent pour accéder à un port en venant de la mer. Au pluriel, on dit : des chenaux. Le chenal des Sables d’Olonne est célèbre car tous les 4 ans on y assiste au départ et à l’arrivée des voiliers du Vendée Globe. Tout au long de ses 2 km, les spectateurs peuvent encourager et applaudir les navigateurs. C’est LE chenal !
  3. être sidéré : être extrêmement surpris
  4. les retrouvailles : le moment où on retrouve, où on est à nouveau avec sa famille, ses amis après une période de séparation.
  5. c’était trop chouette : c’était vraiment super
  6. être sur le qui-vive : être sur ses gardes, être très vigilant et prêt à réagir très vite en cas de danger
  7. j’ai envie de verdure : dans le domaine de la nourriture, la verdure, ce sont des légumes frais
  8. c’est quoi le programme ? : qu’est-ce qui est prévu et organisé ?
    Par exemple, on dit :
    J’ai un programme chargé la semaine prochaine. / Quel est votre programme pendant ces vacances ?
  9. une grande première : une toute nouvelle expérience pour quelqu’un
  10. un engouement énorme : un intérêt très fort, avec beaucoup d’admiration
  11. être au courant : savoir quelque chose, avoir des informations sur quelque chose.
    On dit par exemple :
    Personne n’était au courant de ses projets. / Je vous tiens au courant dès que j’en sais un peu plus.
  12. prendre de l’ampleur : se développer, prendre de l’importance
  13. J’étais dans ma bulle : j’étais coupée du monde, isolée dans mon univers
  14. du jour au lendemain : très rapidement et soudainement
    Il a gagné au Loto et sa vie a changé du jour au lendemain. / Il va te falloir du temps, on ne devient pas musicien du jour au lendemain.
  15. ça chamboule complètement : ça provoque beaucoup d’émotion (familier), ça bouleverse
  16. la Fondation Apprentis d’Auteuil : si vous voulez en savoir plus, c’est ici.
  17. se retrouver dans des galères : se retrouver dans des situations difficiles (familier)
  18. un grain : en mer, il s’agit d’une courte période de vent fort et de pluie qui survient assez brusquement
  19. J’ai eu le sentiment de voyager : j’ai vraiment eu l’impression de voyager
  20. si ça se trouve : peut-être (plutôt familier)
  21. ça y est : c’est ce qu’on dit quand on atteint un objectif, une destination. (style oral)
    ça y est, je suis arrivée / ça y est, il a terminé son film / ça y est, on est prêt. / ça y est, c’est les vacances.

Très haut, très froid, très prenant !

J’écoute souvent des podcasts parce que c’est quand on veut et qu’ils peuvent nous accompagner pendant un trajet en voiture aux heures où la radio n’a pas grand chose à proposer qui me passionne ! Je viens donc de terminer l’écoute d’une série en deux saisons intitulée Faces Nord, produite par la Radio Télévision Suisse. Et j’ai vraiment beaucoup aimé ! On suit Maya Chollet, journaliste et sportive, dans ses tentatives de parvenir au sommet de trois faces nord mythiques dans le monde de l’alpinisme : l’Eiger, le Cervin, les Grandes Jorasses. Préparation physique et mentale, entraînement sur d’autres voies, recherche des guides pour encadrer ces ascensions, travail avec l’équipe technique restée en bas, attente des bonnes conditions météorologiques et de la bonne saison, cheminement en direct sur ces parois, bivouacs, espoirs, désillusions, émerveillement, frissons. C’est comme si on y était – enfin presque parce que je n’ose pas imaginer ces voies ! Et tout cela à travers des sons, des conversations, des heures d’enregistrement très bien montées. Dans notre monde où tout doit être montré, cela fait du bien de juste écouter : les pierres ou les roches qui tombent, le souffle dans l’effort, les échanges entre Maya et ses coéquipiers qui l’emmènent tout là-haut, leurs doutes, leurs joies, leurs peines. Des extraits aussi d’un livre sur ce qu’ont vécu les alpinistes qui ont ouvert ces voies incroyables au siècle dernier, avec si peu de moyens comparé à aujourd’hui. On est plongé dans l’histoire de l’alpinisme.

En cherchant à en savoir un peu plus sur qui était Maya Chollet, j’ai découvert que certains alpinistes ont décrié ce podcast, en soulignant qu’elle n’avait rien accompli, qu’elle n’était pas légitime pour parler de ces faces nord. Je ne suis pas au fait de ce qui se passe dans ce milieu de la haute montagne mais j’ai l’impression qu’il y a pas mal de concurrence. De l’entraide sans doute, de beaux exploits collectifs mais aussi beaucoup de rivalités.

Cela n’enlève rien au grand plaisir que j’ai eu à vivre cette aventure avec Maya Chollet et tous ceux qu’elle a embarqués dans ce travail. J’ai appris beaucoup de choses. C’était captivant. Si vous écoutez, vous me direz ce que vous en pensez !

Les quinze épisodes sont ici, mais on peut bien sûr écouter sur n’importe quelle plateforme de podcasts.

Voici comment Maya Chollet et le réalisateur présentaient ce projet à la télévision suisse.
C’est sous-titré, pas avec une précision parfaite mais cela vous aidera à tout comprendre si vous avez besoin d’un peu d’aide en français. Voici aussi quelques expressions employées dans cet extrait télévisé :

  1. le vertige : c’est cette sensation très physique ressentie quand on est au-dessus du vide. Tout le monde n’est pas sujet au vertige. Mais quand on a le vertige, c’est paralysant ! Il y a des situations, des lieux qui donnent le vertige. Et au sens figuré, on peut dire dans certaines situations stupéfiantes : ça donne le vertige.
  2. ça a été le déclic : c’est ce qui a déclenché une prise de décision importante.
    Par exemple : Le jour où mon chef m’ a parlé de façon très agressive, ça a été le déclic pour moi. J’ai cherché un autre travail.
  3. La montagne nous a bien vite rappelés à l’ordre : ils ont reçu comme un avertissement, une mise en garde en se trouvant confrontés vraiment aux difficultés et aux dangers de la montagne.
  4. Oh purée ! : c’est la forme polie (mais familière) de Oh putain !

Après les mots, peut-être aurez-vous envie de voir vraiment à quoi ces ascensions ressemblent. J’ai regardé cette vidéo de l’ascension de l’Eiger. Et j’ai eu le vertige !

Il est presque 20 heures ici en France, je termine cette publication après un nouveau long silence de ma part. Ce billet est pour Svetlana. Elle comprendra, j’en suis sûre !