Les richesses du web (1) : Brut

Je ne sais pas si vous préférez commencer par écouter puis lire ensuite ce que je raconte, ou l’inverse. Vous avez le choix, avant surtout d’aller écouter Adèle, plus bas, sur Brut !

On peut perdre beaucoup de temps sur internet, c’est certain, mais on peut surtout y découvrir tellement de richesses ! Au fil des jours à venir, je vais partager avec vous tout un tas de sites que je trouve vraiment intéressants quand on apprend le français. Même si vous ne vivez pas en France ou que vous avez trop peu d’occasions de séjourner dans un pays francophone – surtout en ce moment à cause du Covid – pas de problème, vous pouvez mettre du français tous les jours dans votre vie et autant que vous voulez ! C’est la magie d’internet !

Dans cette série de publications, je vais commencer par tous ces sites que je trouve plus qu’utiles et surtout intéressants pour écouter, écouter, écouter ! Mais si on écoute sans comprendre, ça ne sert à rien et ce n’est pas très motivant. Donc les sites que j’apprécie beaucoup ont l’énorme avantage d’être sous-titrés – et bien sous-titrés, sans erreurs.

Je les ai choisis aussi parce qu’ils racontent tous notre vie et témoignent de notre vision des choses. Les sujets sont variés, les gens sont intéressants. On y trouve toujours son bonheur.

Je les ai choisis parce que leurs publications sont courtes et très régulières. C’est parfait pour qu’ils fassent partie de votre vie quotidienne.

Et personnellement, je trouve que grâce à Instagram, c’est très simple de suivre ces comptes, tous ou seulement ceux qui vous accrochent, parce qu’on a toujours son téléphone avec soi et toujours quelques minutes à « perdre » de-ci, de-là dans une journée. De mon côté, j’aurais adoré avoir accès à toute cette richesse quand je faisais mes études d’anglais et je me rattrape aujourd’hui grâce aux comptes anglophones que je suis.

Vous êtes sûrement nombreux à regarder Brut. Voici une des belles découvertes que j’y ai faite récemment. Cette jeune femme, Adèle, m’a captivée. C’est un tel plaisir de l’écouter parler – sa voix, sa diction, son français – et quel parcours partagé avec force, simplicité et humilité ! Comment, ensuite, ne pas devenir plus attentif aux malentendants si on n’a pas trop réfléchi à la question avant ?

J’ai aussi été interpellée par ce qu’elle dit d’une des ses profs d’espagnol, qui est complètement passée à côté de cette jeune fille quand elle était élève, sans méchanceté sans doute, j’espère, mais plutôt par ignorance. Je suis prof et je sais qu’il est très facile de porter des jugements erronés et simplificateurs sur des jeunes et que ça ne devrait pas être le cas quand on enseigne.

Je me dis qu’on peut beaucoup apprendre de son parcours, de sa vie quotidienne, de sa ténacité. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a écrit un livre. Mais juste l’écouter sur Brut, quelques minutes, c’est déjà une très belle expérience, à tous points de vue ! Bonne écoute à vous.

Des explications :

  1. C’est l’angoisse : c’est très stressant (style oral)
  2. être appareillé : porter un appareil auditif qui permet de mieux entendre
  3. un bandeau : c’est un morceau de tissu passé autour de la tête pour retenir les cheveux longs
  4. la moyenne : pendant les études, c’est le résultat final de toutes les notes qu’on obtient dans une matière. Dans le système français, les notes vont de 0 à 20.
    On dit par exemple :
    – Je n’ai pas la moyenne en maths. Mais ma moyenne d’anglais est bonne.
    – Elle a une mauvaise moyenne en espagnol.

    – Elle a eu 13 de moyenne en français.
    – Il faut que je remonte ma moyenne.
  5. formuler quelque chose : exprimer quelque chose, le dire clairement
  6. se faire passer pour maladroite : choisir d’apparaître comme maladroite aux yeux des autres, donner volontairement l’impression qu’on est maladroit.
  7. faire une fac d’histoire de l’art : aller à l’université pour étudier l’histoire de l’art. Fac est l’abréviation de faculté, qui remplace souvent le terme université.
  8. se tuer à la tâche : travailler énormément, ce qui fatigue beaucoup
  9. un amphi : un cours à l’université qui a lieu en amphithéâtre, avec beaucoup d’étudiants rassemblés dans une très grande salle. Très souvent, on utilise ce terme qui désigne d’abord un lieu pour parler du cours lui-même.
    On dit par exemple : Demain j’ai amphi de droit.
  10. lâcher : abandonner, renoncer à faire quelque chose parce que c’est trop difficile, impossible à faire
  11. le désarroi : le fait de se sentir perdu et angoissé
  12. perdre de l’audition : entendre de moins en moins bien
  13. sur un mois : en un mois
  14. citadine : qui vit en ville
  15. un pendu : c’est un jeu auquel on joue enfant, dans lequel il faut retrouver les lettres d’un mot qui ont été remplacées par des tirets. On annonce une lettre et si elle n’est pas dans le mot choisi par l’adversaire, on dessine peu à peu les éléments d’un « pendu », le but étant de trouver le mot caché avant que le dessin ne soit complet.
  16. le brouhaha : une atmosphère bruyante, dans laquelle de nombreux sons et bruits se mélangent.

Voilà, c’était mon premier partage dans cette série de publications. (Il y aura quand même d’autres choses entre, des films, des lectures, des pubs, etc. !)

Il m’a semblé que c’était une bonne idée de ne pas faire une longue liste de sites dans un seul et même billet mais plutôt de faire ça progressivement, pour que vous puissiez vous faire une idée au fur et à mesure, à travers un exemple qui m’a bien plu et qui, de toute façon, me donne l’occasion, comme toujours ici, de faire du français avec vous. 🙂

Ils se sont tous donné le mot ! *

L’année dernière, je n’avais pas remarqué cette folie des calendriers de l’Avent sur les réseaux sociaux ! Tout le monde y est allé de ses publications journalières, sites marchands, librairies, particuliers. J’avoue que je n’ai pas suivi de très près tous ces partages de produits, de photos, de recettes, de livres, de concours en tous genres. Drôles de calendriers de l’Avent ! Je ne suis plus très sensible à « la magie de Noël », comme on dit, et surtout pas quand le côté commercial l’emporte.

Cependant, j’ai fini par prêter attention à ce que publiait Marie-Aude Murail dans son « calendrier de l’Avent littéraire » et voilà qu’elle m’a réconciliée avec cet exercice, apparemment incontournable et souvent très artificiel. A partir du 1er décembre, elle a en effet publié chaque jour des extraits d’un ouvrage collectif, Un Amour d’enfance, paru en 2007, où des auteurs jeunesse lui avaient expliqué quel livre les avait marqués dans leur enfance au point de faire d’eux, plus tard, des écrivains. Ce livre, touchant et passionnant, ne se trouve plus très facilement, donc le calendrier de l’Avent de Marie-Aude Murail est un petit trésor d’émotions, de souvenirs et d’enfance. Voici deux extraits de ces textes, au milieu de tous les autres, tout aussi bien écrits et évocateurs. Et ensuite allez faire un petit tour chez Marie-Aude Murail ! Tintin, Jacques Rogy, le Club des Cinq, Arsène Lupin, Le Grand Maulnes, Sophie de Réan, Les Filles du Dr March, les héros de Jules Verne, ils sont tous là.

  • rigoler : rire (familier)
  • faire les quatre cents coups : faire des bêtises, se livrer à tous les excès imaginables. Par exemple : Dans sa jeunesse, il a fait les 400 coups. Puis il s’est assagi.
  • il y a belle lurette : il y a très longtemps (familier)
  • turlupiner : préoccuper, tourmenter sans cesse. (familier). Par exemple : Il y a une idée qui me turlupine. (c’est-à-dire : je n’arrête pas d’y penser.)
  • s’empêtrer dans quelque chose : être plongé dans une situation difficile dont on n’arrive pas à se sortir.
  • chahuter : faire du chahut, c’est-à-dire mettre le bazar, le désordre. (Par exemple pendant un cours)
    Les enfants, arrêtez de chahuter !
  • tendre l’oreille : se mettre à écouter très attentivement
  • peine perdue : c’est inutile, ça ne sert à rien
  • sic : ce terme latin placé entre parenthèses après un mot ou une phrase signifie qu’on cite ce qu’a dit quelqu’un sans corriger quoi que ce soit, même s’il y a des erreurs. Ici, cette écrivaine aurait dû écrire: « Je l’ai lu 5 fois. » Mais elle nous livre tel quel ce qu’elle avait écrit enfant dans ce livre qui l’a tant marquée.

* L’expression du titre : se donner le mot
se mettre tous d’accord pour faire la même chose.

Tous ces auteurs ont donc retrouvé (et relu, parfois avec surprise) le livre qui leur avait laissé un souvenir indélébile. Autant de voyages en enfance dont voici à mon avis la plus belle conclusion :

« Qu’il est difficile de choisir ! Et puis, pourquoi le faire ? Mon amour d’enfance n’est pas un livre, c’est la lecture toute entière ! Un bel, un grand amour, qui dure et qui durera toujours. Merci papa, merci maman! » (Texte de Véronique Massenot, écrivain et illustratrice. Extrait d’« Un amour d’enfance »)

Joyeux Noël !