Fred comment ?

J’ai découvert par hasard que tous les épisodes de cette série qui passait il y a quelques années étaient de nouveau accessibles ! J’en avais commenté quelques-uns, ici, ou ici et ici.
Toujours aussi drôles et un entraînement parfait au français oral !
– C’est court mais très bien vu. Pas de perte de temps mais un concentré de français de tous les jours en une ou deux minutes chrono.
– C’est complètement naturel dans les contractions des mots et des syllabes, même si c’est vrai que ça va quand même plus vite que dans une conversation ordinaire. Donc si vous comprenez cette façon de parler, vous êtes paré pour le français oral !

Pour en venir au thème du jour, vous qui suivez ce blog depuis au moins trois ou quatre ans, vous vous souvenez des épisodes que j’avais choisis et du titre des billets ? Oui ? Vous avez une bonne mémoire, alors. (J’avoue que j’oublie les titres que je choisis !)
Mais s’il vous arrive d’avoir des petits ratés, comme nous tous, vous vous reconnaîtrez sûrement dans cet épisode. De mon côté, je vais peut-être appliquer la tactique « Fred Blanchard », parce que je suis encore en train de mémoriser les prénoms et noms de mes quelques 150 étudiants !

Cet épisode est à regarder ici.

Transcription
(parce que encore une fois, les sous-titres automatiques ont eux aussi des ratés !)

Bref, je rentrais à l’appart (1) quand ma copine m’a dit :
– Tu as pensé à prendre mes cigarettes ?
– Ah, putain !
(2)
J’y avais pas pensé. Du coup, j’ai repensé à tous les trucs auxquels je pense jamais.
J’arrive souvent dans une pièce en oubliant pourquoi j’y suis allé.
J’oublie les anniversaires de ma famille, de mes amis…
C’est pour qui le paquet dans la chambre ?
– A ton avis ?
(3)
… et de moi-même. Du coup, – Merci, hein – je participe toujours à des cadeaux communs dont j’ai aucune idée. Et parfois, je sais même plus pour qui c’est : C’est qui ?
J’ai une liste de trucs à pas oublier. Mais j’oublie de regarder la liste.
Quand je vais à une soirée, j’oublie l’étage. Alors, je monte en écoutant à toutes les portes.
J’achète un parapluie à chaque fois qu’il pleut. Je l’oublie chez quelqu’un à chaque fois qu’il pleut plus.
J’ai déjà oublié de manger pendant toute une journée : Je sais pas ce que j’ai, là. (4) Je me sens pas très bien.
J’oublie que j’ai regardé un film, je le re-regarde et je me souviens de la fin dix minutes avant la fin.
J’oublie souvent le prénom des gens mais j’ai une technique pour pas être vexant (5):
C’est quoi ton nom, déjà ?
– Fred.
– Mais je sais, Fred. Mais Fred comment ? (6)
– Blanchard
.
Le problème, c’est que c’est Fred Blanchard qui m’a appris cette technique.
Dès qu’une dispute (7) dure plus de dix minutes, j’oublie pourquoi je me dispute.
Si quelqu’un me laisse pas parler pendant plus de trente secondes : Mais putain, mais laisse-moi parler ! … Eh, je sais plus ce que je voulais dire. J’oublie ce que je voulais dire.
Il y a un autre truc que j’oublie à chaque fois… Mais j’ai oublié ce que c’est !
Je me souviens que de trucs qui servent à rien  comme « mais ou et donc or ni car » (8), « le carré de l’hypothénuse est égal à la somme des carrés des deux carrés opposés » ou toutes les répliques de La Cité de la peur : Karamazov, au caviar. (?)
A chaque fois que je me réveille chez quelqu’un d’autre, je panique : Je suis pas chez moi !
Je mange des pâtes trop molles, du riz trop dur, de la viande brûlée. (9)
J’ai gardé un chat, oublié que je le gardais et j’ai hurlé quand il a bougé derrière moi : Ouah !!! Putain de merde !
Du coup,
Tu as pensé à prendre mes cigarettes?
J’ai dit :
Désolé. J’y retourne.
Je suis allé au tabac (10), j’ai pris un paquet, je me suis rendu compte que j’en avais déjà un. J’avais oublié que j’y avais pensé. Bref, j’ai aucune mémoire. (11)
– C’est pour ça que j’ai essayé de faire d’autres trucs hier. C’est quoi ton nom, déjà ?
– Mon prénom ou mon nom de famille ?
– Ah, putain, tu es Fred Blanchard !

Quelques explications :
1. un appart : abréviation familière de appartement.
2. Putain ! : exclamation très familière et très courante. Plus poliment, on dit : Oh, zut !
3. A ton avis ? : on pose cette question, au lieu de répondre, quand on pense que la réponse est évidente.
4. Je sais pas ce que j’ai : c’est ce qu’on dit quand on ne se sent pas bien, quand on se sent mal ou malade sans bien savoir ce qui se passe.
5. Être vexant : on peut vexer quelqu’un en disant ou en faisant quelque chose qui le vexe, qui le froisse, qui l’offense légèrement.
6. Fred comment ? : question familière pour demander le nom de famille de quelqu’un.
7. Une dispute : c’est lorsqu’on se fâche avec quelqu’un.
8. Mais ou et donc or ni car : cette petite phrase est un moyen de se souvenir de la liste des conjonctions de coordination. C’est comme si on demandait où se trouve une personne qui s’appellerait Ornicar : Mais où est donc Ornicar ? On mémorisait ces mots comme ça autrefois parce qu’on faisait souvent de l’analyse grammaticale à l’école primaire et il fallait savoir ranger les mots dans des catégories : les adjectifs, les adverbes, les conjonctions de coordination, les conjonctions de subordination, etc.
9. des pâtes trop molles : parce qu’il les a laissées trop cuire. Du riz trop dur : parce qu’il ne l’a pas laissé assez cuire. Et même chose pour la viande brûlée.
10. Un tabac : c’est la boutique où on achète du tabac, des cigarettes. On les appelle aussi des bureaux de tabac. Donc on dit : Il faut que j’aille au bureau de tabac / au tabac.
11. J’ai aucune mémoire : c’est une façon de dire qu’on oublie beaucoup de choses, qu’on a une mauvaise mémoire

Et quand on arrive dans une pièce avec une intention qui s’est volatilisée en route, il suffit en général de retourner d’où on vient pour que ça revienne. C’est ce qui marche pour moi, depuis toujours !

La dictée du jour

Alors, aujourd’hui, on va jouer à l’école:
Prenez une feuille et un stylo. On va commencer par une petite dictée.

Dictée du jour
.
.
C’est bon? Vous vous êtes bien relu ?

Bon, maintenant, posez vos stylos. On ne joue plus.
On est sur internet et on tombe sur de vrais commentaires laissés sur des sites ou des réseaux sociaux. Et voici ce qu’on lit :
– Il va sans sortir.
– Sa femme qu’il attend soutenu.
– Quand pensez-vous ?

* Il va sans sortir.
Alors, ça veut dire qu’il reste à la maison ?

* Sa femme qu’il attend soutenu.
C’est bien connu, les femmes se font toujours attendre !

* Quand pensez-vous ?
Euh, jamais en fait. (Surtout quand j’écris.)

C’est plutôt drôle. C’est presque poétique !
Le problème, c’est que

– ça n’est pas volontaire.
– ça n’est pas un usage poétique des mots par leurs auteurs.
– c’est écrit par des Français, dans leur langue maternelle.
– ça devient presque incompréhensible.
Il faut quasiment se dire ces phrases à voix haute, et elles redeviennent alors pleines de sens :
= Il va s’en sortir.
(Il a beaucoup de travail, ou bien la situation est compliquée mais il va y arriver.)

= Sa femme, qu’il a tant soutenue…
(comme il s’y est engagé, en termes équivalents, par les voeux prononcés lors de leur mariage religieux.)

= Qu’en penses-tu ?
(Allez, donne-moi ton avis, ta position sur cette question ou sur ce que je te propose.)

La prononciation est exactement la même, c’est vrai. D’où ces erreurs.
Mais quand même !
Le remède se trouve peut-être – en partie – là :

Cette publicité joue sur les mots, des mots qui sont normalement écrits sur les paquets de cigarettes et associés à des photos peu poétiques des maladies causées par le tabagisme : Fumer nuit gravement à la santé. Avertissement solennel. Tentative de disuasion. (assez hypocrite, il faut bien le dire !)

En lisant, je crois moi aussi qu’on a davantage de chance de devenir moins ignorant en orthographe et en grammaire, de ne pas être un âne ! (Petite parenthèse : pauvres ânes ! En français, être un âne n’est pas flatteur.)
Lire, donc. Pas simplement pour le plaisir d’être bon en orthographe ou en grammaire, mais pour comprendre et se faire comprendre ! Et pour accéder au monde.
Parce que voilà, comme c’est écrit sur ce trottoir de Montmartre :

Connaissez-vous ce compte instagram ?
Allez jouer avec les mots de son auteure, tracés à la craie dans la rue !
Syntaxe et orthographe bousculées.
Poésie, humour et vérité.

Une petite tisane ?

Comme annoncé, voici la suite de mon dernier billet, avec, pour commencer, une tisane bien de saison puisqu’on se gèle en France en ce moment !

Un mélange de plantes réputées protéger contre les coups de froid, contre les rhumes. C’est pour ça qu’elle s’appelle Lady Glagla ! Glagla est une onomatopée qu’on utilise en français pour donner l’idée qu’on grelotte de froid.
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Alors comme on est en hiver, on peut rêver du parfum d’une bonne pêche. Ce serait miraculeux effectivement ! Le jeu de mots ici porte sur les deux sens du mot pêche : l’expression une pêche miraculeuse ne concerne jamais les fruits mais les poissons, quand ils sont ramenés en très grande quantité par les pêcheurs.
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Et pour bien dormir, pas d’excitant, donc du rooibos avec du miel, ce qui donne ces sachets de Miel et une nuit… ou… les Mille et une nuits, comme les contes qui portent ce nom ! La prononciation de miel et mille est bien sûr différente mais assez proche pour nous faire sourire.

Plutôt bien trouvé, tout ça. De quoi mettre de la couleur et un zeste d’humour dans les rayons des supermarchés. (Je suis à la recherche de deux autres tisanes de la gamme que je trouve mignonnes aussi ! A suivre.)

C’est pas beau de mentir !

Grâce à une question de Svetlana qui « m’accompagne » sur ce blog depuis longtemps maintenant, j’ai découvert une émission humoristique où les enfants sont amenés à mentir ! Et à dire des gros mots. Cela donne des échanges plutôt drôles, avec des surprises. Et c’est bien d’écouter parler ces petits ! Certains réagissent avec beaucoup d’humour et répondent du tac au tac, avec un naturel désarmant. D’autres prennent les choses très au sérieux et trouvent injuste qu’on les accuse de mentir. (Cela met parfois un peu mal à l’aise, je trouve.)
J’ai regardé plusieurs de ces petites vidéos. Il y a l’embarras du choix ! Voici donc Louna, parce qu’elle fait des réponses un peu loufoques, parce qu’elle « trahit » sa maman qui est donc démasquée et parce qu’elle sait déjà la valeur des mots.
(J’ai repéré un ou deux autres épisodes, que je commenterai dans un autre billet. On a beaucoup à apprendre de ces petits !)

La vidéo est à regarder ici.

Voici aussi juste le son, mais c’est mieux de regarder les mimiques de chacun!
Détecteur de mensonges – Louna

Transcription :
– Bonjour mademoiselle.
– Bonjour.
– Ça va ?
– Hmm/
– Oui ? Comment t’appelles-tu ?
– Je m’appelle Louna.
– Je m’appelle Détective Benoît. Je te présente la Fée de la Vérité. Ça va ? Tu es contente d’être avec nous, Louna ?
– Oui.
– Alors, regarde, il y a un joli casque. Hop (1), sur la tête. En fait, à chaque fois que tu vas dire quelque chose, si tu dis quelque chose qui est pas vrai, il sonne. Est-ce que tu as un amoureux ?
– Non, je…
(sonnerie)
– Houp houp houp… (2)
– Tu as un amoureux ? (3)
– Oui.
– Ah ! Alors, comment il s’appelle, ton amoureux ?
– Il s’appelle Fernando.
– Ah !
– Et est-ce que tu vas te marier avec Fernando ?
– Oui, mais il peut pas.
– Mais tu vas te marier quand ?
– A 10 heures. (4)
– A dix heures ?
– Hmm.
– Et il est grand, ton amoureux, ou il est petit ?
– Il est grand et petit.
– Il mesure combien ?
– Il peut pas attraper des ballons.
– Il peut pas attraper des ballons ?
– Oui.
– Et quand il est grand, il mesure combien ?
– J’en sais rien. Il…
– Un mètre ? Deux mètres ?
– De quelle heure ? (5)
– Hein ? Ah, de quelle heure ?
– Oui.
– Eh bah dix mètres de huit heures. (6)
– Bah moi, j’aime bien manger des saucisses avec des légumes.
– Bah moi aussi, je trouve ça normal, surtout à huit heures moins dix mètres. Et c’est un légume, la saucisse ?
– Non. C’est…
(sonnerie)
– Ça pousse dans les arbres, les saucisses ?
– … Oui.
– Oui ? Comment ça s’appelle, l’arbre à saucisses ?
– Saucissier. (7)
– Un saucissier ?
– Oui. Et il y en a beaucoup dans le… dans ton jardin, des saucissiers ?
– Oui.
– Ça doit être très joli, un saucissier, non ?
– Oui.
– Et toi, parfois, tu dis des gros mots ? (8)
– Non, je dis : Punaise. (9)
(sonnerie)
– Tu dis des gros mots ?
– Non !
(sonnerie)
– Oh !
– C’est quoi le pire des gros mots ?
– Bah… C’est : Ta gueule ! (10)
– Ah, c’est pas mal !
– Oui, ta gueule, maman, elle dit ça.
– Ah, elle dit ça à qui ?
– Bah, aux monsieurs quand on est dans la voiture. Pour aller à l’école. Elle dit : Ta gueule !
– Et elle dit quoi encore ?
– Bah, elle dit : Je vais t’arracher les yeux, tête du cul ! (11)
– Ah ouais ! Et c’est bien de dire ça ?
– Non.
– Non ? Et tu lui as dit à maman que c’était pas bien de dire ça ?
– Euh… N[…] Oui.
– Oui ? Et qu’est-ce qu’elle dit ?
– Elle dit : Je vais t’arracher les yeux.
– Ah ouais ! D’accord. Elle aime bien arracher les yeux, ta maman.
– Bah oui.
– Est-ce que tu sais chanter des chansons ?
– Oui.
– Ouah !
– Tu veux bien me chanter une chanson, s’il te plaît ? Vas-y.
– Elle s’appelle : (?) (Elle chante)
– Bravo !
– Et c’est en français ou en anglais ?
– C’est en anglais.
– Et tu sais parler l’anglais ?
– Euh oui.
– C’est génial ! (12)
– Ça, c’est en anglais.
– Ça, c’est en anglais. Bah écoute, moi, je trouve que tu chantes très, très bien.
– Oui.
– Tu voudrais pas être chanteuse quand tu seras grande…
– Non, je voudrais être une star.
– Comme qui par exemple ?
– Bah, comme Les Winks / les Wings. (?)
– Comme les Wings.
– Oui.
– Bah évidemment. Bon, est-ce que tu t’es bien amusée avec nous ?
– Oui.
– Est-ce que tu penses que cette machine, c’est une vraie machine ou que c’est une machine qui est faite pour te faire dire des bêtises ?
– Bah c’est une bien. (13)
– D’accord. Merci beaucoup, mademoiselle. Au revoir. Tu viens me faire un bisou (15) quand même !

Quelques détails :
1. Hop : c’est une onomatopée, qui sert dans différentes situations. Ici, elle sert à accompagner un geste. (quand il met la passoire-casque sur la tête de Louna).
2. Houp houp houp : autre onomatopée, qui permet ici de « critiquer » la réponse de la petite fille. Cela signifie en quelque sorte : Attends, il y a un petit problème…
3. Un amoureux / une amoureuse : c’est souvent le nom employé entre les petits à propos des relations plus fortes qu’avec de simples amis, sous l’influence des adultes. Chez les petits, on entend aussi le nom : fiancé(e): Tu as un fiancé ?
4. A 10 heures : réponse plutôt surprenante évidemment ! Elle veut peut-être faire allusion à l’heure de la récréation du matin à l’école, pendant laquelle toutes ces histoires entre enfants se jouent. C’est mon interprétation !
5. De quelle heure : cette question est totalement inattendue ! Je ne sais vraiment pas ce que Louna veut dire.
6. Dix mètres : comme il est lui aussi un peu perdu pour suivre la logique de cet échange, il enchaîne de façon aussi peu rationnelle !
7. Un saucissier : pour inventer ce mot, elle a tout compris de la façon dont sont formés les vrais noms d’arbres. (Un prunier, un pommier, un poirier, un figuier, etc.)
8. un gros mot : un mot très impoli, vulgaire, ou une insulte.
9. Punaise : elle a tout compris aussi sur les niveaux de langue! Punaise est la façon plus polie de dire Putain, qu’on emploie pour réagir à une situation. (pour exprimer sa surprise, sa colère, sa déception, etc.) Il y a une sorte d’auto-censure car Putain est grossier, même si certains l’emploient très souvent.
10. Ta gueule ! : elle a raison, c’est une insulte vulgaire et agressive.
11. Tête de cul : je pense que c’est plutôt Tête de con, mais que Louna entend ça.
12. C’est génial = c’est super.
13. C’est une bien : cette phrase n’est pas correcte, mais elle veut dire que c’est une machine qui marche bien, une vraie machine.
14. Un bisou : c’est le mot plus familier synonyme de une bise. Les enfants l’emploient beaucoup parce qu’on l’emploie en général avec eux. Et ensuite, adulte, on l’emploie avec les amis proches, la famille.

A la fin d’un message, d’un mail : Bise(s) / Bisou(s) Bref rappel sur les nuances.
– Avec quelqu’un que vous connaissez plutôt bien, y compris un ou une collègue, on peut terminer un message, un mail par : Bise(s). Cela repose sur le fait qu’en France, on se fait assez facilement la bise pour se dire bonjour ou au revoir.
– Si vous ajoutez Grosse(s) bises, ça devient réservé à vos proches, à la famille.
– Bisous est plus familier, donc utilisé avec les amis proches et la famille. (Mais j’ai une collègue qui l’emploie avec certains d’entre nous.)
– Gros bisou(s): familier et affectueux, donc réservé à vos très proches.

Avec les gens que vous n’embrassez pas dans la vie, il faut utiliser autre chose bien sûr. Aujourd’hui, on lit beaucoup dans les mails:
Cordialement
– Bien cordialement.

Histoire personnelle: j’ai aussi choisi cette vidéo pour ce qu’elle dit de nos comportements au volant !
Vous ai-je déjà raconté l’histoire de mon plus jeune fils et des gros mots quand il jouait avec ses petites voitures ? Je ne sais plus ! Il faut que je vérifie avant de radoter !

Je vous laisse pour aujourd’hui.
A venir, pour d’autres partages avec vous :
– de la danse encore.
– deux BD
– deux ou trois livres que j’ai vraiment aimés
– des publicités
– du cinéma
– le féminin et le masculin
– le familier et le « normal », etc.
Du pain sur la planche donc ! A bientôt.

Sans voix

Ce poisson bleu se promenait dans Toulouse la rose il y a quelque temps. Poisson publicitaire pour un centre de remise en forme aquatique qui offrait des réductions sur ses tarifs. Et jeu de mots puisque pour montrer que cette offre valait vraiment la peine, ils avaient utilisé l’expression muet comme une carpe.

Une carpe est un poisson et comme chacun sait, les poissons ne parlent pas. Quand on est muet comme une carpe, on garde le silence, on ne veut pas parler, pour une raison ou une autre. Donc dans cette situation, c’est un peu bizarre quand même, même si le contexte aquatique explique la carpe !
Par exemple :
Quand ils l’ont interrogé sur son emploi du temps de la veille, il est resté muet comme une carpe.
A: C’est un secret. Tu sais garder les secrets?
B: Ne n’inquiète pas. Je serai muet comme une carpe
.

En fait, ce qu’ils veulent dire, c’est plutôt que vous resterez sans voix à l’idée d’obtenir de telles réductions. Vous ne trouverez plus les mots tant les conditions d’inscription sont décrites comme particulièrement alléchantes. Et donc affaire à saisir ! De la pub, donc !

Etre sans voix ou rester sans voix : c’est, au sens figuré, lorsque quelque chose vous surprend tellement que vous ne savez plus quoi dire. Cela peut être un événement positif ou au contraire négatif. L’effet est le même.
Lorsqu’il l’a demandée en mariage, elle est d’abord restée sans voix. Puis elle a dit oui ! (Oui, oui, vous avez remarqué, 😉 difficile d’échapper aux annonces de fiançailles princières pour l’inspiration du moment…)
Lorsqu’il l’a accusée de n’exprimer que de la colère ou de la déception à son égard, elle est restée sans voix face à tant d’absurdité.
Alors là, je suis sans voix !

Lorsqu’on n’a vraiment plus de voix, au sens propre, c’est-à-dire quand aucun son ne sort de votre bouche, on dit qu’on a une extinction de voix, ou qu’on est aphone, ou encore qu’on n’a plus de voix. Il ne reste plus qu’à mettre ses cordes vocales au repos. C’est ce qui m’arrive aujourd’hui. Je n’ai plus de voix du tout ! Donc je n’enregistrerai pas ces exemples. Dur métier de prof, parfois, en période de virus promeneurs ! On verra demain. Ou après-demain.

Des lacunes en légumes

Un peu d’humour, avec cette publicité pour une chaîne de supermarchés. (qui comme tous les vendeurs ne perd pas une occasion de tirer parti des tendances de notre société.)
En même temps, on voit qu’il y a un peu de travail à faire pour revenir à une alimentation moins industrielle ! Et que ça commence petit.
Et que c’est bien gentil de parler d’alimentation saine, si on continue à produire et vendre de la m*** et à servir ça dans la plupart des cantines de nos enfants !

Cette publicité est ici. (Avec un peu de chance, il n’y a pas de pub avant !)

Transcription
Eléphant.
Eléphant.
Et ça, qu’est-ce que c’est ?
Un crocrodile*. (1)
Un ninoré… Un ninocéros*. (2)
Et est-ce que vous connaissez ça ? Vous avez pas d’idées ?
Une asperge.
Non, un artichaut.
Ça peut être des oignons.
Ah ! Ça sent l’ail !
On le trouve où, ça ?
Dans les magasins.
Ça peut pousser où ?
Dans les arbres.
Et ça, c’est un concombre. Et ça, c’est un concombre.
Courgette.
Concombre.
Bah sinon, ça c’est grand, le concombre, et celui-là, il est petit.
Courgette ! C’est une courgette, voyons !
Bah oui, c’est un chou-fleur. J’ai envie de manger.
C’est un chou-fleur, ça ?
Oh mais… Oh mais c’est pas cuit.
Une asperge. Non.
Bah une asperge, c’est pas comme ça.
Vous connaissez les patates douces ?
Bah oui, c’est des patates. Douces. Ça, c’est pas doux, hein !
Ça, c’est quoi ?
C’est des frites.
C’est des frites ?
Ouais.
C’est du céleri.
Mais non !
Pour faire les frites, c’est avec de la patate (3) !
Ah, touche ! Ça, c’est une patate douce.
C’est de l’oignon.
C’est une courgette.
Ah, du poireau.
Je sais vraiment pas. Mais c’est très beau.
C’est un panais. Vous avez déjà entendu parler du panais ?
Non.
Jamais ?
A part le poisson pané. (4)

Quelques détails :
1. un crocrodile : beaucoup d’enfants ont du mal à dire un crocodile !
2. Un ninocéros : je n’avais jamais entendu ça pour dire un rhinocéros ! Très mignon.
3. Une patate : c’est l’autre mot qu’on emploie pour les pommes de terre. (un peu plus familier)
4. un panais / pané : il y a encore beaucoup de gens, sans parler des enfants, qui ne connaissent pas les panais. C’est redevenu à la mode assez récemment en fait. Evidemment, ce petit garçon rapporte ce mot à son expérience : il a mangé plus de poisson pané que de panais ! Mais dans beaucoup de régions, on ne prononce pas ces deux mots de la même façon. Le son « ai » n’est pas comme le « é » en fin de mot, sauf pour les gens du sud par exemple.

Ils sont marrants, ces petits ! Et pleins de fraîcheur.
Il faudrait juste qu’ils aillent plus souvent faire le marché avec leurs parents ou jardiner !

A propos du rôle des parents justement, il faut regarder la petite vidéo de Camille Lellouche, humoriste ! Je suis tombée dessus par hasard aujourd’hui. Heureuse coïncidence !
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C’est ici. Elle prend tous les rôles et c’est plus vrai que nature !

Transcription:
Ils ont fait une pub, tu sais, avec les gosses (1) qui doivent deviner différents légumes. Et donc tu as quelqu’un qui leur montre, tu vois, des courgettes, du céleri, etc. Et les mômes (1), ils connaissent rien, quoi ! Ils sont débiles (2) ! Vraiment, c’est des tebes (3) ! Mais la faute à qui ?
Toi, tu es parent. Tu regardes le casting, tu dis : « Alors on cherche abruti (4) qui connaît pas les légumes à 12 ans. » C’est bon, c’est mon fils !
Ça veut dire que toi, en tant que parent, tu sais que ton fils ne connaît pas les légumes. A cause de toi. Bah tu es un peu con, con (5), hein ! Ouais. C’est horrible, tu sais que ton fils est bête. Genre (6) dès que tu arrives, tu vois le directeur du casting : « Alors, il est vraiment stupide, mon fils ! Si il connaît les courgettes ? Ah non, il croit que c’est du chou-fleur. J’ai tout inversé… tout inversé à la naissance. Ouais ouais, c’est… il est complètement tebe, ouais. »
Pauvres enfants ! Il y a des parents, au niveau de la têtasse (7), vous êtes un peu… un peu cucul (8). Ouais. Je suis complètement dépitée (9). Merde, le môme, à un an, deux ans, fais-lui goûter, là ! Fais-lui des purées ! Normalement, à trois, quatre ans, le môme, si tu lui as montré un peu les légumes, tu vois, un peu le marché, les trucs, bah il reconnaît, quoi ! Pauvre gosse !
Je lui fais manger que de la merde (10), hein : Moi, c’est frites, patates ou rien, hein ! Et tout surgelé, congelé, ouais. Si je sais ce que c’est une courgette ? Ah non ! Non, non. C’est un féculent ?

Quelques explications :
1. les gosses / les mômes : les enfants. Môme est un peu plus familier que gosse.
2. débile : idiot, stupide. Traiter quelqu’un de débile est une insulte.
3. Tebé : c’est du verlan, c’est-à-dire les mots dits à l’envers. Ici, c’est donc le mot : bête, synonyme de débile, idiot, stupide.
4. Abruti : un abruti est quelqu’un qui est complètement stupide. C’est une insulte.
5. Con : stupide, idiot. Terme vulgaire.
6. Genre : on emploie ce mot pour donner un exemple de situation. (familier)
7. la têtasse : la tête. Ce mot n’existe pas, mais le fait de rajouter -asse au bout donne un côté péjoratif. Elle veut dire qu’ils n’ont pas de tête, pas d’intelligence.
8. Cucul : pas très intelligent. (familier) C’est comme dire : « con con » en fait, mais en moins vulgaire. A propos de « con con », le fait de répéter ce mot l’adoucit un tout petit peu. C’est un peu moins brutal de dire : Il est con con, que de dire : Il est con. On fait un peu la même chose avec : Il est bête et Il est bebête (un peu moins méchant).
9. Dépité : abattu, très déçu
10. de la merde : des choses pas bonnes du tout (vulgaire)