On sort ?

Même en confinement, cette fois-ci, en France, c’est possible de sortir s’aérer sans se poser trop de questions sur ce qu’on a le droit de faire ou pas. C’était même une recommandation du gouvernement lors de l’annonce des nouvelles restrictions mises en place il y a un mois. Fin de la limite de temps et allongement des distances pour les balades, parce que l’an dernier, une heure de sortie autorisée et pas plus d’un kilomètre, c’était vraiment difficile, peu motivant et même stressant !

Donc en ce mois d’avril confiné, nous avons pu continuer à mettre le nez dehors, même s’il fallait rester dans un rayon de 10 kilomètres autour de chez soi. Selon l’endroit où on habite, cela laisse des possibilités d’exploration et permet de ne pas trop tourner en rond.

Mettre le nez dehors, c’est sortir prendre l’air. On emploie souvent cette expression familière dans des phrases négatives, pour dire qu’on ne sort pas de chez soi. On dit par exemple :
– Il faisait tellement mauvais qu’on n’a pas mis le nez dehors de tout le weekend.
– Il ne fait pas un temps à mettre le nez dehors. On est bien chez soi, au chaud !
– Depuis qu’elle est tombée dans son jardin, elle n’ose plus mettre le nez dehors.

Au lieu de passer ta journée sur un écran, tu ferais bien de mettre un peu le nez dehors !

Pendant ce confinement-ci, voulu plus « sain » par nos dirigeants, les jardineries sont même restées ouvertes, comme d’autres commerces dits « essentiels », afin que les Français puissent continuer à s’occuper de leur jardin, de leur balcon, ou de leur terrasse. D’où des publicités printanières comme celle-ci, pour qu’ils aient envie de fleurs, de légumes et de grand air. Donc mettons le nez dehors, avec la bénédiction des médecins, des virologues et des politiques, puisque nous y sommes apparemment moins exposés à ce virus qui n’a pas encore décidé de nous laisser souffler !

Pour écouter :

Et puisque nous sommes le 1er mai, voici un peu de muguet porte-bonheur !

Tout foutu !

L’été dernier, nous étions tout contents de manger nos premiers abricots, nos premières cerises et nos premières pêches. Petite récolte bien sûr, puisque ce n’était qu’un début pour nos jeunes arbres fruitiers plantés en janvier 2018. Mais c’est magique quand même de les voir grandir, puis commencer à donner. Nous attendions donc avec impatience les fruits de cette année, qui s’annonçaient bien plus nombreux, avec en plus des reines-claudes.

C’était sans compter avec la météo : trop favorable trop tôt. Tout vient de geler, en une nuit. Nous nous y attendions car ce coup de froid était annoncé par Météo France.

Dommage, vraiment. Mais c’est surtout un vrai coup dur pour les agriculteurs qui eux, vivent de leurs récoltes. Je partage avec vous le témoignage de deux d’entre eux entendus à la radio ce matin.

Transcription
– On voit donc des abricots, moi, j’appelle ça « à peau de crapaud ». Il est même visqueux, tellement il a été liquéfié par le gel. Et quand on l’ouvre, si on arrive à l’ouvrir, on voit la future amande marronisée (1) ou translucide, parce qu’elle a été explosée par le gel, en fait.
– C’est vraiment quelque chose d’inédit (2) et on n’a pas pu lutter, quoi. C’est ça qui est assez nouveau. En 2003, on avait pu sauver un peu, avec nos bougies, nos éoliennes, alors que là, on a tout fait, on a fait le boulot (4), et au resultat, c’est tout foutu (5).
Les agriculteurs ont investi dans des brûleurs dernière génération : On allume en bas, il y a un foyer (6), puis il y a une combustion qui se fait et ça… ça dégage de la chaleur. On a fait le pari. On a dit si jamais on sauve, eh bah on les paye la première année. Bon, bah c’est pari perdu.

C’est certain qu’il y a de quoi être dépité (7), même si les agriculteurs savent bien que la nature peut leur jouer des tours (8) et les priver de leurs ressources du jour au lendemain (9), qu’ils ne sont jamais à l’abri (10) des caprices de la météo (11) comme on dit. Mais en début de semaine, c’était vraiment une vague d’air polaire qui est descendue brutalement sur la France et les systèmes de lutte contre le gel n’ont pas suffi. Donc il y a de tels dégâts sur les arbres fruitiers mais aussi sur la vigne que le gouvernement va activer le régime de calamité naturelle qui devrait apporter des aides financières aux agriculteurs et aux viticulteurs victimes de cette vague de froid printanière. En tout cas, cela annonce des récoltes beaucoup plus faibles, donc un été avec moins de fruits, qui seront plus chers. Dommage pour nos jolis marchés d’été !

  1. marronisé : devenu marron
  2. inédit : qu’on n’a jamais vu, très surprenant
  3. une éolienne : ces machines antigel créent un courant d’air pour essayer d’empêcher le gel de se fixer sur les arbres.
  4. On a fait le boulot : on a fait tout ce qu’il fallait
  5. c’est tout foutu : c’est fichu, perdu. Tous les abricots sont morts. On dit souvent : C’est foutu, quandl n’y a plus aucun espoir dans une situation, quand on pense avoir perdu la bataille. (familier). On l’utilise aussi à propos des personnes : Il est foutu. = il n’a aucune chance de s’en sortir, il va mourir.
  6. un foyer : l’endroit où on fait le feu dans une cheminée par exemple. (C’est pour ça que par extension, ce nom désigne aussi le lieu où on habite : la maison/ le foyer, c’est là où nous avons en quelque sorte notre feu, notre cheminée.)
  7. être dépité : être très déçu
  8. jouer des tours à quelqu’un : tromper quelqu’un par manque de fiabilité. Par exemple, on dit souvent : Ma mémoire me joue des tours, pour dire qu’on a tendance à oublier des choses. Ou encore : Il est trop sûr de lui. Je pense que ça va lui jouer des tours.
  9. du jour au lendemain : très rapidement, presque instantanément
  10. ne pas être à l’abri de quelque chose : ne pas être protégé contre quelque chose = cela peut arriver
  11. les caprices de la météo : un caprice, c’est quand on a des envies changeantes, subites et passagères. Ici, cela exprime donc l’idée de changements de temps imprévisibles et fréquents.
  • un coup dur : un événement malheureux qui frappe quelqu’un brutalement, une épreuve.
    On utilise cette expression dans des phrases comme celles-ci : Il a connu / a eu pas mal de coups durs dans sa vie./ Cette épidémie de coronavirus, c’est un coup dur pour les cinémas.
  • C’était sans compter avec… : cela signifie qu’on avait en quelque sorte oublié que la météo pouvait jouer un rôle.


Le parfum du bonheur

Quelques brins de muguet pour vous porter bonheur comme le veut la tradition le 1er mai en France ! Celui-ci a poussé dans notre jardin à Marseille. Il ressort tous les ans, toujours un peu en avance, mais ce n’est jamais l’abondance car le climat méditerranéen n’est pas l’idéal pour les jolies clochettes finement dessinées et parfumées de cette fleur. Juste trois ou quatre brins mais cela suffit à notre bonheur car il sent si bon ! On sait que le printemps est bel et bien là.

Le bonheur… Voici deux autres expressions que nous aimons bien employer:
trouver son bonheur : cette expression indique qu’on a trouvé ce qu’on cherchait ou qu’on ne repart pas les mains vides de quelque part.
As-tu trouvé ton bonheur dans ce vide-grenier ?
Ils ont pas mal de livres ici mais je ne trouve pas mon bonheur !

faire le bonheur de quelqu’un : faire quelque chose qui fait plaisir à cette personne.
Ses trois enfants ont fait son bonheur en venant la voir ensemble le weekend dernier.
Il a fait mon bonheur en m’apportant des fraises de son jardin!
Tu sais, il ne faut pas grand chose pour faire son bonheur. Juste une petite attention, un petit message, un mot gentil de temps en temps.

Et si vous voulez en savoir un peu plus sur le 1er mai – car ce jour férié, ce n’est pas que le muguet – vous pourriez aller écouter ce que nous en disions avec Romain sur France Bienvenue il y a quelques années déjà. Les temps changent mais les traditions sont les traditions !

Je vous souhaite un joli mois de mai.

Couleurs de mai

Le muguet

Les chênes

Les vignes

Les blés et les coquelicots

Le muguet du 1er mai.
Les chênes qui reverdissent d’un coup.
Les vignes bien disciplinées par la taille hivernale.
Les coquelicots qui colorent des champs de blé tout entiers.
Oiseaux, insectes butineurs et papillons pleins d’ardeur.
C’est une belle saison. (malgré les premiers moustiques aujourd’hui, hélas !)

Pastels printaniers

les lavandes

DSC_4707 Hellebores

DSC_4953 Laurier Tin

Les lavandes sortent à peine de l’hiver, les hellébores sont légères et les lauriers tin sont en pleine floraison.

En été et en hiver

Le bassin aux nénuphars

Le bassin en hiver

En cours de géographie, quand on est enfant, on apprend que la France est un pays au climat tempéré, avec quatre saisons.
Quatre saisons distinctes, c’est bien, parce que chacune a ses couleurs, ses parfums, ses plaisirs et ses saveurs dont on a le temps de profiter. J’aime bien ce glissement imperceptible de l’une à l’autre qui rythme les années !