Il paraît que c’était la Saint Valentin aujourd’hui.
Offrir des roses, des bijoux, des parfums…
Pubs pour nous le rappeler, quelques reportages par-ci par-là pour enfoncer l’idée dans nos têtes.
Et idée de génie : du coaching – oh le joli mot ! – spécial cadeau de la Saint Valentin. Il fallait y penser !
Mais franchement, je n’ai pas l’impression que ça fasse bien partie de nos traditions.
Alors, à la place, voici plutôt ce poème de Paul Eluard:
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.Paul Eluard, Capitale de la douleur (1926)