La natation française va bien ! Une moisson de médailles aux Championnats d’Europe qui viennent de se dérouler à Budapest.
Camille Lacourt a fait la une des journaux, avec ses trois médailles d’or et son physique de beau gosse*. C’est le héros parfait !
Voici ce qu’il a à dire de cette « semaine de rêve » qui l’a propulsé sur le devant de la scène.
Pour le moment, il garde la tête froide **.
Satisfaction, fierté, et envie de faire encore mieux, aux prochains Jeux Olympiques.
Transcription:
– Vous avez 25 ans, vous êtes né à Narbonne, vous êtes licencié au Cercle des Nageurs (1) de Marseille. Depuis quel âge nagez-vous ?
– Je nage depuis tout petit, l’âge de 5 ans à peu près.
– Et la natation, c’est le sport que vous avez toujours pratiqué ou bien il y en a eu d’autres, vous avez hésité ?
– Non, j’ai fait d’autres sports dont notamment le ski à Font-Romeu où…où j’aimais beaucoup ça. Mais c’est là où… c’est là où j’avais le plus d’affinités, donc j’ai continué un peu plus là-dedans.
– Et comment on devient spécialiste du dos (2), plutôt que du papillon ou du crawl ?
– Ça se fait selon les affinités que… qu’on ressent dans l’eau. C’est là où j’étais le plus à l’aise, c’est là où j’étais… bah devant pendant ( ?) les courses, donc évidemment, je préférais nager ça et être devant que nager les autres et être derrière. Donc c’est arrivé comme ça.
– La natation, c’est combien d’heures par jour de votre vie ?
– Bah, c’est 5 heures tous les jours plus une musculation ou du (prépa…), de la préparation physique généralisée, et ça, tous les jours sauf le dimanche.
– Et en dehors de la natation, il y a quoi alors dans votre vie ? On a envie d’en savoir un petit peu plus sur vous maintenant que… qu’on vous a découvert.
– Il y a les potes (3), il y a…il y a tout ça à côté. Et puis, niveau professionnel, j’avais commencé à travailler dans une entreprise, ça va plus être trop possible à cause des horaires d’entraînement. Et puis là, je passe mon Brevet d’Etat (4) pour… pour avoir quelque chose à côté de la natation quand j’aurai fini ma carrière.
– C’est-à-dire ça restera dans le sport quand même ?
– Je sais pas vraiment. C’est juste quelque chose que j’aurai au cas où. Je pense pas que je veux être entraîneur de natation mais ça peut toujours servir.
– En tout cas, vous… vous risquez d’être très sollicité dans les… dans les semaines et dans les mois qui viennent, peut-être pour des contrats publicitaires par exemple, hein. Vous êtes prêt à étudier les propositions ?
– Bah oui, bien sûr. Quand ça arrive, il faut… faut toujours étudier ça et après on verra comment ça se passe. Faudra (5) essayer de gérer l’image le mieux possible et puis surtout continuer à s’entraîner correctement avec les ambitions qui sont les miennes.
– Alors, le sport : votre objectif aujourd’hui, champion du monde, champion olympique ?
– Oui, ça reste le même. Quand je suis arrivé à Marseille il y a 2 ans, c’était… l’objectif, c’était d’être champion olympique ou d’être le plus proche possible. Et donc des performances comme ça, ça donne juste envie de continuer à travailler et c’est génial (6).
– Vous êtes très proche de vos parents, hein, en particulier de… de votre mère, Martine.
– Ouais, ouais, que ce soit ma mère ou mon père, je suis très proche d’eux. C’est… c’est grâce à eux que j’en suis là. Ils m’ont… Ils m’ont aidé dans les moments difficiles et puis, je les remercie, évidemment.
– Comment elle s’exprime, cette relation ? Vous vous appelez tous les jours ? Vous…
– Non, pas du tout ! Justement, je me fais souvent engueuler (7)! Mais… Mais j’appelle au moins une fois par semaine. Je crois que c’est pas utile de forcément (8) beaucoup appeler pour lui dire que… que je l’aime fort. Elle le sait, et puis voilà.
– Là, comment … comment ça se… se sont passés ces Championnats d’Europe pour eux ?
– Bah, je les ai pas beaucoup appelés non plus, donc je pense que je vais aussi me faire engueuler ! Et bah le peu de… de retour que j’ai eu, c’est que bah ils fêtaient ça, ils étaient super contents pour moi et j’en suis vraiment heureux.
– Je voudrais parler d’un autre phénomène qui vous entoure, parce que votre nouveau statut, ça dépasse vos performances sportives, hein. Le public est tombé sous le charme d’une personnalité, d’un physique (9) aussi, hein. Dans les journaux, à la machine à café, tous le monde parle du « très beau Camille Lacourt ». C’est le cas dans la rédaction d’Europe 1 et à mon avis, c’est le cas un petit peu partout. Vous êtes devenu… Allez, on peut le dire, vous êtes devenu un peu un sex symbol. Comment vous vivez ça ?
– Ben pour l’instant, je m’en rends pas vraiment compte (10). C’est plutôt valorisant et puis on verra en rentrant comment gérer. Pour le moment ici, ça se voit pas trop. Donc tout se passe bien.
– Je vous le dis, on en parle partout, même à l’étranger. Sur Twitter, il y a des commentaires sur vous. Sur Facebook, il y a des groupes qui se sont créés. Je vous en cite certains : « Je veux bien reprendre des cours de natation avec Camille Lacourt ». Un autre qui s’appelle « Camille Lacourt, call me. » Comment vous réagissez quand vous entendez ça ?
– Je rigole (11). C’est… Ça me fait sourire.
– Pourquoi ?
– Je sais pas, je trouve ça un peu irréel. C’est… c’est assez étrange, donc je me rends pas vraiment compte.
Quelques détails :
1. Le Cercle des Nageurs : grand club de natation de Marseille. Pour pratiquer un sport comme ça, il faut s’inscrire et avoir sa licence.
2. les noms des nages en français : on nage la brasse, le dos, le papillon, le crawl.
3. un pote : un bon copain (familier)
4. un Brevet d’Etat : un diplôme qui permet d’enseigner une discipline sportive en France.
5. Faudra… : souvent à l’oral, on ne dit pas « Il faudra », « Il faut ». On enlève « Il ». C’est familier.
6. C’est génial : c’est super.
7. se faire engueuler : se faire disputer. (familier)
8. forcément : nécessairement
9. le physique : l’apparence physique. On peut dire que quelqu’un a un physique de rêve. Inversement, on peut avoir un physique ingrat.
10. se rendre compte : réaliser, avoir conscience de quelque chose
11. rigoler : rire (familier)
*un beau gosse : un beau jeune homme (familier)
** garder la tête froide : rester serein et lucide dans une situation plutôt extarordinaire.