Dans le train, le métro, le bus, au café, que faire quand on n’a pas grand-chose à faire ? De plus en plus souvent, sortir son téléphone. Geste réflexe, irrépressible, tête baissée vers ces petits écrans.
Mais certaines têtes continuent à se baisser vers des lectures, qui les emportent aussi ailleurs. Des lectures dont ils parleront peut-être à d’autres, dont ils ont eu envie parce qu’on leur en a parlé. Le goût de lire est toujours là, héritage familial ou conquête personnelle.
Lydia est de ceux-là.
De jour comme de nuit !
Transcription :
– Alors, Lydia, je vous dérange en pleine lecture (1), j’ai l’impression, là, hein !
– En effet !
– Qu’est-ce que vous êtes en train (2) de lire ?
– Je suis en train de lire un livre de Hwang Sok-Yong, qui s’appelle Shim Chong, fille vendue. C’est un livre coréen, qui parle de l’histoire d’une jeune fille coréenne, qui va être vendue. Très jeune, elle va être amenée en Chine, elle va être vendue en tant que prostituée. Voilà.
– Pourquoi la littérature coréenne ?
– Alors, c’est un livre que j’ai offert à mon colocataire (3) parce qu’il a vécu un an en Chine, quatre mois au Japon et… Voilà, c’est un cadeau d’anniversaire, qu’il a lu, puis qu’il m’a prêté, en disant que ce serait un livre qui me plairait. En effet, c’est une lecture très agréable.
– Du coup, le livre circule chez vous.
– Oui, c’est ça. Le livre circule en effet.
– Donc ça veut dire que pour vous, le livre est un partage ?
– Oui, oui, le livre est un partage, oui, oui. D’ailleurs, l’année dernière, avec des amis, on s’était amusé à (4) organiser des… des dîners qu’on appelait Littérature et Gastronomie. La personne qui recevait (5) choisissait un livre que tout le monde était censé (6) avoir lu pour le fameux dîner (7), qui était censé être un tant soit peu (8) gastronomique. Et on en discutait à table et c’était vraiment quelque chose d’assez intéressant à partager.
– Est-ce que vous avez toujours lu ?
– Oui, j’ai… j’ai toujours beaucoup lu, depuis ma plus tendre enfance (9). Ma mère m’achetait souvent des bouquins… m’a… m’a très vite formée à la lecture, et j’ai toujours beaucoup apprécié ça. Donc ça m’a souvent permis de m’évader, de rêver.
– Vous baignez dans ce… dans cet univers-là ?
– Non, pas du tout ! Je suis interne (10) à l’hôpital. Donc…
– Du coup, c’est un compagnon de garde (11), alors.
– Oui, c’est ça, en effet.
– C’est pas mal, hein !
– Entre deux patients ! (12)
– La nuit, par exemple, quand vous êtes de nuit (13)?
– Oui, oui, absolument. C’est-à-dire que, en effet, il arrive la nuit… par exemple, par exemple, en ce moment, je suis en pédiatrie et il est arrivé l’été que les Urgences soient moins fréquentées et qu’entre temps, bah, je lise mon bouquin, en attendant qu’un patient arrive et… Oui, c’est pas mal ! (14)
– Je vous laisse découvrir la suite, alors.
– Merci.
– Merci, au revoir.
Des explications :
1. en pleine lecture : Lydia est plongée dans son livre. On utilise cette expression pour montrer qu’on est totalement pris par une activité : Il est en plein travail. / Ils sont en pleine répétition, ne les dérange pas. / Nous sommes en pleins travaux de peinture à la maison. / Sur cette photo, on le voit en plein effort.
2. Être en train de faire quelque chose : c’est bien comme ça que s’écrit en train, en deux mots, contrairement à ce qu’on lit souvent : entrain. Ce mot existe aussi mais est synonyme d’enthousiasme, d’envie : Il travaille avec entrain. On peut être en train de faire quelque chose avec ou sans entrain !
3. Un colocataire : c’est quelqu’un avec qui on partage un appartement, pour réduire les frais de loyer et les charges pour chacun. Dans ce cas, on vit en colocation. Familièrement, on utilise l’abréviation coloc, la même pour ces deux mots : Je cherche une coloc à Paris. / Mon coloc est parti en vacances pour quelques jours.
4. S’amuser à faire quelque chose : faire quelque chose par jeu et par plaisir, sans se prendre au sérieux. Elle s’amuse à créer ses propres vêtements.
5. Recevoir : organiser un repas chez soi pour des amis, des invités. En France, on s’invite les uns chez les autres.
6. Être censé : être supposé. La « règle », c’est que chacun devait avoir lu le livre choisi.
7. Le fameux dîner : le dîner en question. Cela signifie qu’on mentionne quelque chose dont on avait parlé avant et qu’on le met en avant : C’est la fameuse vidéo dont je t’ai parlé. / Ah, voici la fameuse Lydia !
8. Un tant soi peu = un peu / un minimum.
9. depuis ma plus tendre enfance : c’est une expression toute faite, pour montrer que ça a commencé très jeune.
10. Un interne : dans le milieu hospitalier, c’est un étudiant en médecine qui a passé l’internat, un concours qui lui permet d’être attaché à un hôpital pour la suite de ses études.
11. Une garde : c’est une période pendant laquelle un interne ou un médecin est responsable d’un service. On dit qu’on fait des gardes: Il fait des gardes aux Urgences. / J’ai une garde la nuit prochaine. / Je suis de garde mardi toute la journée.
12. Un patient : c’est quelqu’un qui vient consulter un médecin.
13. Être de nuit : être chargé de travailler la nuit.
14. C’est pas mal : c’est plutôt bien. (familier)
Et si vous aimez lire des histoires vraies,
Si vous voulez vous plonger justement dans l’ambiance des gardes des étudiants en médecine, entre autre,
Si vous aimez ce qui est écrit avec entrain et précision, allez chez jaddo.
Et là, ce sera sur un écran ! (même si maintenant, il y a un livre. Comme quoi…) J’aime ce blog depuis le début ! Pour son nom et le reste.
Je te l’ai peut-être déjà écrit ,j’aime beaucoup les sujets de ton blog. 🙂 bonne soirée Joséphine
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Merci Joséphine ! Et merci WordPress pour les blogs qu’on découvre grâce à eux ! C’est comme ça que j’ai trouvé ton blog très appétissant, parce que j’aime la cuisine, les photos, etc, etc…
A tous ceux qui passent ici, allez vous régaler chez Josephine !
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