Cuisiner, pour soi, sa famille, ses amis, manger des bonnes choses (pas forcément compliquées), prendre le temps nécessaire, y trouver du plaisir, ça peut faire partie de la vie, ou pas.
Petit penchant, je l’avoue, pour les pays qui ont des traditions culinaires.
Petit penchant aussi pour le rayon cuisine des librairies ou des bibliothèques. Belles photos qui mettent l’eau à la bouche*. Recettes qu’on sent réalisables et savoureuses.
Petit penchant pour les recettes qu’on se transmet en famille ou qu’on s’échange entre amis/amies.
Recettes qu’on recopie ou qu’on retient (Moi, j’ai du mal!).
Recettes qu’on modifie, selon les goûts, l’imagination, ou en fonction de ce qu’on a dans ses placards.
On échappe probablement difficilement à sa culture !
Elle, elle a écrit, entre autre, Voyages en gourmandise. Tout est dit !
Transcription:
– La première rédaction (1) dont je me souviens, c’était, justement, c’est drôle (2) que vous m’ayez fait écouter une histoire de soupe poireaux-pommes de terre, moi c’était une soupe de légumes, donc il y avait un peu plus de légumes que… que des pommes de terre et des poireaux, et parce qu’il y avait aussi des carottes, des oignons, etc… Et… et la première description dont je… dont je me souviens, c’est une soupe. J’étais à l’école primaire, on m’avait dit : « Décrivez… Faites une description. » Et la description que j’ai faite, c’était une soupe, donc la sensation qu’on avait quand on tombait sur un morceau de carotte, sur un morceau de poireau, sur un morceau de pomme de terre, enfin etc… Quand vous parlez de nourriture, voilà, on mange trois fois par jour (2). Depuis toujours, on a une histoire personnelle très, très importante avec la nourriture, et il y a vraiment un… Donc il y a un partage immédiat, avec les mots.
– Oui, mais on n’a pas forcément les mots pour le dire, pour dire ce qu’on mange et le plaisir qu’on en retire.
– Moi je pense que, disons pendant les premières années de ma vie, je n’ai entendu parler que de ça. Chez moi, il y avait un seul livre qui était un livre de recettes de cuisine et je pense que 80% de la conversation, c’était la nourriture. Alors, c’est spécial chez mes parents parce que c’était des paysans qui étaient arrivés à la ville, etc… qui… qui transportaient avec eux ce… Que leur monde finalement finalement était un monde peut-être de… de jardin, de cuisine, de marmites (3), de peur de manquer (4), enfin bon etc… Mais malgré tout, je remarque très souvent que même chez des Parisiens tout à fait nantis (5) et qui l’ont toujours été, on parle beaucoup de nourriture. Chacun a sa façon de parler de nourriture. C’est quand même très, très important dans la conversation.
Quelques détails:
1. une rédaction: c’est un texte qu’on doit écrire, quand on est élève à l’école primaire ou au collège.
2. c’est drôle: ici = c’est étrange. Elle veut dire qu’elle trouve que c’est une coïncidence surprenante. Mais C’est drôle peut aussi signifier que c’est amusant. Il faut faire attention à ce mot car son sens varie aussi en fonction de sa place et de sa construction. Par exemple: une histoire drôle, c’est une histoire qui nous fait rire. Mais une drôle d’histoire, c’est une histoire bizarre, surprenante.
3. trois fois par jour: c’est le rythme ordinaire des Français en tout cas ! (Le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner) Pour les enfants, il y a aussi le goûter à la sortie de l’école, vers 16h30.
4. une marmite: un grand récipient pour faire cuire les aliments, la soupe notamment.
5. la peur de manquer: c’est une attitude qu’on trouve chez les générations qui ont vécu la guerre et pour qui la nourriture est donc importante: on ne gaspille pas, on ne fait pas les difficiles, on fait des provisions, on finit son assiette, etc…
6. nanti: riche.
* mettre l’eau à la bouche: on dit ça de quelque chose qui nous donne envie d’en manger. Et au sens figuré, de quelque chose qui nous donne envie par avance, qui excite notre curiosité.
Et une recette toute simple pour faire un velouté de courgettes au curry: