Elle parlait de cuisine avec une telle gourmandise l’autre jour à la radio !
Et à travers la cuisine, elle parlait de son pays natal et de son enfance.
Un petit morceau de Finlande à travers ses mots, à travers des noms de plats inconnus et ça sentait bon les épices dans son restaurant parisien.
Et un accent un peu traînant, proche des accents qu’on entend dans l’est de la France.
Saveurs de la cuisine finlandaise
Transcription :
– On sait pas vraiment d’où on vient finalement, les Finlandais, car on a une langue à part. On a aussi notre sauna. Ici, on dit sauna, hein, mais c’est sauna, voilà. Donc c’est un peu notre hammam. On est un peu comme les Arabes, quoi, du nord, quoi. Beaucoup de cannelle, on utilise de la cardamome, on fait des petits gâteaux avec, du pullat, qui est délicieux, c’est comme un pain au lait, avec de la cardamome. C’est hyper bon ! Moi, je peux pas concevoir de faire des boulettes de viande finlandaises sans mettre le piment de Jamaïque dedans. Ah non, ce serait pas des lihapullat.
Ah, la cloche ! Ça , c’est […]*. Gratin au saumon. En Finlande et en Scandinavie, on utilise énormément de l’aneth (1). On en met partout. Que quand l’été arrive, le printemps, on a des nouvelles pommes de terre (2), c’est comme une fête, hein. Donc c’est des petites pommes de terre et on les fait cuire avec de l’aneth, dans l’eau (3). Puis après qu’on a mangé ça, on est bien, quoi ! C’est de la cuisine qui vous pouponne (4) un peu.
Mes parents sont très gourmands, et ma mère est espagnole. C’est un peu un mélange. Et mon père est finlandais. Et toujours mes parents, entre eux, parlaient qu’est-ce qu’on va manger demain (5). Vous voyez. Ça faisait partie de la famille. Et je trouve que c’est très bien, car je trouve que… Je sais pas, je m’entends pas tellement bien avec des gens qui s’en foutent (6) de la bouffe (7). Je trouve que c’est triste. Mais maintenant, ça m’arrangerait (8) quelqu’un qui s’en fout de manger, comme ça, on reste mince, vous voyez.
– Vous y retournez souvent, en Finlande ?
– Au moins une fois par an. Je vais dans les lieux où j’allais avant, où mon grand-père m’amenait, dans des bons cafés. J’aime bien les vieux cafés à l’ancienne (9). Retrouver des goûts un peu d’enfance, quoi. Perunalebos*, le gâteau à la pomme de terre. C’est un petit gâteau sucré, quoi. Mais ils le font plus maintenant. C’est triste ! Tarte aux myrtilles, car il y a beaucoup de myrtilles en Finlande. Et ça fait partie de l’été, comme les fraises aussi, car les fraises en Finlande sont beaucoup plus rouges que les fraises qu’on trouve ici. C’est comme du sang.
Quelques détails :
1. énormément de : après énormément, il ne faut pas utiliser le, la ou l’. Donc il faut dire Enormément d’aneth. C’est comme Beaucoup d’aneth. Mais on dit bien : J’utilise de l’aneth.
2. Des nouvelles pommes de terre : en cuisine, on dit : Des pommes de terre nouvelles, pour parler des pommes de terre qui viennent d’être récoltées.
3. Dans l’eau : en cuisine, on dit plutôt : On les fait cuire à l’eau.
4. Pouponner : ce verbe signifie qu’on s’occupe d’un bébé avec tendresse et beaucoup d’attention. Donc ici, elle veut dire que cette nourriture vous fait du bien, comme si on vous dorlotait comme un bébé.
5. parlaient… : il vaudrait mieux dire : Ils parlaient de ce qu’on allait manger le lendemain. Ou alors, Ils se demandaient : Qu’est-ce qu’on va manger demain ?
6. S’en foutre de quelque chose : ne pas y attacher d’importance. (très familier)
7. la bouffe : la nourriture (argot)
8. ça m’arrangerait : ce serait bien / mieux pour moi.
9. À l’ancienne : comme autrefois, traditionnel.
L’émission entière est ici, avec ce petit reportage vers la fin.
* Si des lecteurs finnois passent par ici et écoutent leur compatriote, peut-être pourront-ils me donner les mots que je ne sais pas écrire !
Merci pour votre travail, pour vos articles en général et pour celui-ci en particulier. J’ai pas mal d’étudiants finlandais et grâce à eux je connais un peu la Finlande. Nous le travaillerons certainement ensemble.
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Bonjour, merci pour ce message. Peut-être vos étudiants pourront-ils me donner les noms des plats mentionnés ! J’ai cherché et en ai trouvé certains mais pas tous. A bientôt.
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Très Cool!
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Bonjour Anne, je n’ai pas pu m’empêcher de nommer quelques plats russes tels que « varéniki, pélémenis, rassolnik, ou*a, bor*, *olode* ». * – dans ces mots il y a les lettres et les sons qui sont absents dans le français. Ces plats sont compliqués à faire, mais ils sont très bons. La cuisine étrangère donne beaucoup de découvertes, parfois étonne, fait peur comme par exemple des insectes dont mangent des Chinois. La cuisine russe est plus universelle, je trouve. A bientôt
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Bonjour Svetlana,
Je ne connais aucun des plats que tu mentionnes ! (Et en plus, nos alphabets sont différents !) Quand j’irai à Paris un de ces jours, il faudra que j’aille dans un restaurant russe pour combler cette lacune. (Ou en Russie un jour ! Ce sera encore mieux.)
J’espère que tu passes de bonnes fêtes de fin d’année. A bientôt.
PS le français :
– la cuisine étrangère permet de faire beaucoup de découvertes. (Ta phrase est correcte mais le verbe donner ne va pas tout à fait.)
– les insectes que mangent les Chinois. (« Dont » marche si le verbe est suivi de « de »: se nourrir de => les insectes dont ils se nourrissent.)
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Anne, les plats mantionnés sont уха, борщ, холодец en russe. Passe bien le fin d’année.
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Anne, j’ai fait une erreur à LA fin.
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J’ai juste un peu de mal à prononcer ces mots, Svetlana ! Je me sens analphabète en voyant votre alphabet. 🙂
Toi aussi, passe une bonne fin d’année.
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