On est toujours touché par ces vies brutalement interrompues, celles d’inconnus ainsi que celles de champions qu’on connaissait à travers leurs parcours et leurs exploits plus ou moins récents, des hommes et des femmes qu’on suivait de loin en loin, dont on entendait régulièrement les noms au gré de grandes compétitions sportives: Camille, Alexis, Florence, jeunes ou moins jeunes.
Pour Florence Arthaud, cela avait commencé dans les années 80-90. Souvenir des images de sa victoire dans la Route du Rhum en 1990. J’ai toujours eu de l’admiration pour cette navigatrice et aimé écouter ce qu’elle racontait sur la mer, sur la voile, sur sa passion.
Transcription:
– Son destin est d’autant plus tragique qu’elle s’est sauvée de la mer dans des conditions, vous vous rappelez, elle est tombée de son bateau, dans la nuit, elle a réussi à prévenir des gens qui sont venus la chercher au milieu de la Méditerranée. Et puis cruellement, elle va mourir parce que deux pilotes peut-être ont accroché les pales de leur hélicoptère.
– La joie de vivre. Elle avait… oh là, là, là, elle avait choisi Marseille, parce que bon, c’est la mer, hein, c’est sa vie, c’est sa passion. Elle était toujours avec nous, elle venait nous voir quand on rentrait avec le poisson. C’est vraiment une catastrophe ! Catastrophe !
– Nous, on est hyper rustique, c’est-à-dire que nous, on doit fournir des efforts démesurés, sans dormir, sans manger, et ça, sur plusieurs jours, ou plusieurs dizaines de jours, ou plusieurs semaines ou plusieurs mois. Donc on peut pas dire qu’on soit à la… exactement préparés de la même façon que les autres sportifs de haut niveau (1). Nous, notre mental (2) est très important et puis on s’apparente… on peut se comparer davantage aux… aux gens qui font de la montagne (3).
Ah moi, celui que je préfère, c’est l’océan Pacifique, pour deux raisons, c’est que c’est le plus grand, donc on peut vraiment y passer du temps sans voir de côtes, ni de… ni d’êtres humains, en se sentant vraiment faire partie d’un autre monde. Et puis aussi pour des couleurs particulières qu’il peut avoir même avec 4000 mètres d’eau, en fait, de profondeur sous la quille. Il y a des jours où le Pacifique, il est turquoise, vraiment comme on peut le voir dans les lagons. Mais sinon, je crois qu’il y a rien qui ressemble plus à une vague qu’une autre vague. Ce sont les couleurs qui changent, et puis la hauteur des vagues.
Le chemin parcouru par les femmes jusqu’à ce que moi, je fasse mes trucs en liberté dans les Routes du Rhum, etc. autour du monde a été énorme. Moi, j’ai l’impression d’avoir profité à mort (4) de… du travail de Benoîte Groult (5), de Simone Veil et de bien d’autres femmes qui se sont battues pour la liberté.
Quelques détails :
1. un sportif de haut niveau : c’est le terme utilisé pour parler de cette catégorie de sportifs qui pratiquent leur sport de façon très intensive pour être des champions dans leur discipline. On parle de sport de haut niveau.
2. Le mental : c’est la force mentale, psychologique. Par exemple, on dit de quelqu’un qu’il a un mental de champion, un mental de gagnant.
3. Faire de la montagne : c’est l’expression utilisée pour parler des alpinistes.
4. Profiter à mort de quelque chose : profiter à fond, énormément de quelque chose. (familier)
5. Benoîte Groult et Simone Veil : ce sont des féministes, qui ont milité pour les droits des femmes. Benoîte Groult est écrivain. Simone Veil, quand elle était ministre de la Santé, a fait voter en 1974 la loi qui a légalisé l’IVG en France, pour éviter que les femmes n’aient recours aux avortements clandestins, si dangereux pour leur santé.
J’avais déjà partagé avec vous ce qu’elle disait de sa vie de marin ici et ici.
Tu as raison Anne, ces femmes exceptionnelles ( comme Florence Arthaud ) nous ont tracé une route qu’il n’a pas toujours été facile de débroussailler …je leur en suis reconnaissante . Mon modèle actuellement c’est Mercedes Erra, présidente executive d’Havas World, mère de famille de 5 enfants : c’est elle qui travaille, c’est son mari qui reste à la maison et qui s’occupe des enfants ! Non seulement c’est un bel exemple d’intégration ( elle a commencé à 6ans l’école en France sans parler français ) mais elle a su et pu s’affranchir de la culpabilité de ne pas être à 100% avec ses enfants et a tracé une très belle route professionnelle .
Quant aux océans, j’ai vécu 1an 1/2 dans l’océan pacifique ( oui les fonds marins sont extraordinaires grâce à la barrière de corail ) mais l’océan indien n’ est pas mal non plus .
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Bonjour Anne,
C’est vraiment une tragédie énorme, quel cruel destin! J’offre toutes mes sympathies à toute la France.
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Merci Sabine pour ce beau commentaire. Tu as raison à propos de Mercedes Erra ! Je l’ai déjà entendue en interview et c’est quelqu’un qui a de quoi inspirer les autres. Tu m’as d’ailleurs donné une idée pour un prochain sujet!
Bon, et après ces océans, la Méditerranée te paraît peut-être petite…
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Bonjour Anne,
Et c’est aussi terrible pour leurs familles car notamment Camille la nageuse et Alexis le boxeur étaient si jeunes. (Et dans sa famille à lui, ils ont aussi perdu leur fille il y a quelques semaines dans un autre accident. Je ne sais pas comment on se remet de ça.)
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Ohlàlà! Mais c’est terrible! J’ai des enfants de cet âge, si j’étais à leur place, je serais anéantie! ;(
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J’aime la mer quelque soit l’endroit ! La Méditerranée parce qu’elle est plus chaude que l’Atlantique, mais la marée me manque et les vagues du pays basque encore plus !
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Je suis d’accord avec toi, Sabine. Tous les ans, je vais en Bretagne sud et j’adore les vagues et les marées de l’Atlantique. On a l’impression qu’il se passe toujours quelque chose, que les paysages se renouvellent et ça sent vraiment l’océan ! Le Pays Basque, c’est très sympa aussi. J’y ai passé pas mal de vacances enfant.
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