En ce moment, il y a une campagne de sensibilisation au problème du gaspillage alimentaire, ce mauvais luxe des pays qui souffrent d’abondance, quand le reste de la planète a faim. C’est l’occasion de faire connaissance avec des Français qui représentent des types de comportements variés dans ce domaine.
Vie quotidienne, habitudes, traditions familiales et façons de parler: cette exploration de nos frigos est parfaite pour tous ceux qui s’intéressent à nous et à notre langue !
(Le frigo, c’est le frigidaire, ou le réfrigérateur.)
Et voici l’un des portraits, celui de Christine et Patrick:cliquez sur l’image.
(La suite, demain: ils nous emmèneront faire les courses avec eux.)
Transcription :
(Pas beau ! Il est pas beau !)
– Ma femme et moi, on a quand même eu de… des parents qui cuisinaient, qui nous ont appris à cuisiner, qui nous ont appris à aimer les bonnes choses (1). Et du coup, si tu veux, bah c’est quelque chose qu’on a … qu’on a transmis aussi à nos enfants pour la bonne cause (2), c’est que… pour la bonne raison (3), c’est que Mathieu est cuisinier et il a été élevé dans la recherche du bon produit, de bien le préparer, de bien manger.
– Ouais, je suis née à Saint Jean de Luz (4) en plus, et si tu veux, j’ai… ouais, c’était un port de pêche à l’époque (5) et…
– Et puis ta maman, poissonnière, ton frère, poissonnier.
– Oui.
– Alors moi, je suis formatrice (6) en soins infirmiers.
– Et moi, je suis informaticien.
– Donc on est à 20 minutes de notre travail. Donc en fait, on n’a pas de transports, nous. Donc… Enfin, pas de transports… (7), pratiquement pas (8) de transports. Donc si tu veux (9), c’est aussi pour ça que… que j’ai du temps parce que je serais* une heure et demie dans le train, c’est sûr que cette heure et demie-là, je l’aurais* pas pour faire à manger.
– C’est… C’est une qualité de vie.
– Ça, c’est vrai que c’est un point important, pour avoir le temps de faire à manger.
– C’est un choix, tout à fait (10). C’est-à-dire qu’on a fait le choix de dépenser de l’argent dans des bons produits et puis de… d’acheter moins de choses par ailleurs (11), de… style (12) des vêtements. Enfin les vêtements, c’est vraiment quand on en a besoin, mais c’est pas… On va pas s’acheter des fringues (13) tous les weekends. On préfère… ouais, on préfère bien manger, des bons produits et puis les cuisiner nous-mêmes. C’est un choix de vie, absolument , ouais, ouais. C’est sûr !
– Ça fait quel âge, ça ? Regarde, combien il y a de bougies ?
– Deux ans et demi.
– Deux ans et demi. Non. Il y a combien de bougies là ? Regarde.
– Une…
– Deux…
– Trois, et…
Des explications :
1. les bonnes choses : pour un Français, cela signifie forcément des bonnes choses à manger et à boire.
2. Pour la bonne cause : ce n’est pas l’expression qu’il voulait employer en fait, car cela signifie qu’on fait quelque chose avec un but qui est noble, louable.
3. Pour la bonne raison : en fait, il s’est corrigé. Il voulait en fait donner la preuve de ce qu’il a dit juste avant, c’est-à-dire qu’ils ont transmis à leur fils leurs valeurs en ce qui concerne l’alimentation.
4. Saint Jean de Luz : c’est une ville du Pays Basque français, sur la côté atlantique, tout près de la frontière espagnole. On y pêche beaucoup. Il y avait beaucoup de marins pêcheurs, notamment des thoniers.
5. À l’époque : on utilise cette expression pour désigner une période passée. Ici, elle veut parler de l’époque de son enfance.
6. Un formateur / une formatrice : c’est quelqu’un qui forme les autres à des techniques, à un métier, quelqu’un qui leur permet donc d’acquérir des compétences professionnelles.
7. Enfin… : elle se corrige. Ce « enfin », comme souvent à l’oral, sert à nuancer ce qu’on vient juste de dire. (Et très souvent, ce mot est dit très rapidement. On entend souvent juste quelque chose comme : ‘fin)
8. pratiquement pas = presque pas
9. si tu veux : dans cette expression orale, le verbe « vouloir » n’a plus son sens premier. C’est juste une façon de prendre à témoin la personne qui nous écoute.
10. Tout à fait : on utilise cette expression quand on veut montrer qu’on est tout à fait d’accord avec ce qui a été dit, pour approuver quelque chose.
11. Par ailleurs : dans d’autres domaines
12. style.. : à l’oral, cela sert à introduire un exemple. Donc c’est synonyme de « comme par exemple… »
13. des fringues : des vêtements (familier)
* Une remarque sur les temps et la conjugaison:
Je serais une heure et demie dans le train, j’aurais pas cette heure et demie pour faire à manger:
elle imagine ce que serait la situation si elle avait un long trajet pour aller travailler.
Normalement, on dit :
Si j’étais une heure et demie dans les transports, je n’aurais pas cette heure-là pour cuisiner, avec l’imparfait et le conditionnel présent. C’est ce que vous avez dû apprendre.
Mais oralement, on fait très souvent ça : on n’utilise pas « Si… »
A la place, on conjugue les deux verbes au conditionnel.
=> Si j’étais (imparfait) à ta place, je ne ferais (conditionnel présent) pas comme ça.
= Je serais (conditionnel présent) à ta place, je ne ferais pas comme ça.
=> Si j’avais plus de temps, je courrais moins toute la journée.
= J’aurais plus de temps, je courrais moins.
Bonjour Anne, il semble que ce site n’existe plus, est-ce que vous pouvez mettre de nouveau l’enregistrement sonore correspondant à la transcription ici? Merci, Jianjing
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Bonjour Jianjing,
Effectivement, on ne peut plus afficher le site. Mais toutes les vidéos sont restées sur Viméo. Je viens donc de changer le lien. (Cliquez sur « Toutes les vidéos sont ici » dans le billet.)
Et de mon côté, quand je clique directement sur la photo (de la vidéo sur Christine et Patrick ), ça marche. Est-ce qu’il y a un problème pour vous ? Dans ce cas, je mettrai juste un fichier avec juste le son. Dites-moi !
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Ça marche, on les a là sur Vimeo, Merci et bonne journée!
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