Encore une fois, j’ai regardé un documentaire de façon imprévue. Ce n’est presque jamais moi qui allume la télé mais le hasard fait bien les choses et je découvre des émissions ou des films auxquels en général, je ne m’attendais pas.
Trois ingrédients m’ont fait le regarder jusqu’à la fin :
– Tahiti, mais pas sur les plages.
– Des marcheurs, heureux d’être dans cette nature magnifique qui est leur terre.
– Et leur accent tahitien, qui ralentit la cadence des phrases et adoucit tous les R. Ecoutez leurs R !
Et j’ai pensé au commentaire laissé à la suite de mon billet précédent par Elena à propos de son accent. Finalement, je me demande où est la frontière entre ce que j’avais appelé un accent étranger et tous les autres accents français si variés !
Ce documentaire est à regarder pendant encore deux ou trois jours. Cliquez ici.
Faites vite si vous voulez (et pouvez) le voir !
On y découvre Tahiti autrement. Avec des oranges perchées dans la montagne !
C’était beau.
* Mise à jour : Merci à Meelis qui a donné le lien pour regarder ce documentaire ici aussi !
En voici un petit aperçu sonore:
Transcription
J’ai découvert mon pays et depuis, je suis tombée amoureuse des randonnées. La plupart des Polynésiens pensent que c’est difficile, faut être super sportif. Mais non ! Moi, j’y arrive (1), donc tout le monde peut y arriver.
Je pense que des fois, ils voient des photos d’ici et ils posent la question : Où c’est ? C’est où, cet endroit ? Et nous, on répond : C’est à M[…], chez toi. Mais c’est au fond dans la vallée. Et eux, ils sont surpris : Ah OK, c’est juste là en haut ! Je dis : Ouais, mais après, faut aller (2), faut vouloir aller aussi.
– J’ai pas envie de passer mes journées devant un ordinateur, être secrétaire, et tout (3). Je préfère être dans mon bureau, la nature. Tu vois cette forêt de bambous, là ? En plus, avec vue de la cascade et tout, ça, c’est formidable (4) ! Tu n’as pas le téléphone qui sonne, tu n’as pas le stress de l’ordinateur à répondre, et tout, quoi !
– C’est un plaisir ?
– Un grand plaisir. Tu es pas content d’être ici, toi ? C’est une randonnée familiale, et puis des enfants à partir de cinq ans, six ans, ils suivent tranquillement les parents, même il y en a qui sont dans les porte-bébés et tout, hein. Et ce qu’ils recherchent, c’est que il faut qu’il y ait une baignade (5) à la fin. Voilà, c’est surtout ça. Nous, on se baigne tout le temps. C’est… peu importe dans la journée (6) et tout, il faut qu’on se baigne à chaque fois, matin, midi, soir s’il le faut.
Non, j’ai pas de façon de marcher. C’est simplement qu’il faut pas oublier d’expirer le plus possible pour expulser les toxines et le gaz carbonique. Sinon, j’ai pas de marche particulière. Je peine (7) comme tout le monde, hein ! Oh, c’est dur ! (8)
– En compagnie des… du groupe, c’est sympa.
– Et bon, un bon moyen de découvrir…
– La nature.
– … Votre pays.
– C’est… Faut pas le dire ! Et la plupart du temps, nos guides (9), ce sont des popa’a.
– Des Popa’a, c’est… ?
– Pour nous, popa’a, c’est… bah c’est vous ! Nos guides, ce sont des popa’a (10). Honte à nous ! C’est eux qui nous font découvrir nos vallées. C’est un comble (11), hein !
– Et c’est pas bien, ça ?
– Non ! Bah non, c’est pas bien !
– Peu importe qui…
– Il faut que ce soit les Tahitiens qui nous font (12) découvrir les vallées !
– Oui, mais…
La joie de…, on se sent bien. On est légère, on pense à rien. Voilà. On admire et c’est tout. C’est ça, hein ? C’est ça.
On ne peut pas être insensible à tout ce qui nous entoure. C’est trop beau, c’est trop magnifique ! On est au paradis. On est au paradis.
Quelques explications :
1. J’y arrive : je réussis à faire ce que j’ai entrepris, j’en suis capable.Pour encourager quelqu’un par exemple, on peut lui dire : Mais oui, tu vas y arriver ! Si on a des doutes sur ses chances de succès, on peut dire: J’ai peur de ne pas y arriver.
2. Faut aller : ce serait mieux de dire : Il faut y aller. (Y remplace le mot vallée.)
3. et tout : c’est de l’oral, pour indiquer qu’on pourrait donner plus de détails.
4. C’est formidable : c’est super (plus familier) / c’est merveilleux.
5. Une baignade : le fait de se baigner. C’est aussi un endroit où il est possible de se baigner.
6. Peu importe dans la journée : peu importe quand. Le moment n’a pas d’importance.
7. Peiner : avoir du mal à faire quelque chose. Cela peut être physique ou intellectuel. Par exemple, on peut peiner sur un exercice de français.
8. C’est dur : c’est difficile.
9. un guide : celui ou celle qui emmène d’autres personnes en randonnée.
10. Un popa’a : un étranger, en tahitien. Ici, ce sont les Français venus de métropole dans ce département d’outre-mer.
11. C’est un comble : ça ne paraît pas croyable et il y a une sorte de paradoxe : ce sont les popa’a, les étrangers, ceux qui ne sont pas vraiment de Tahiti qui connaissent ces vallées et guident les Tahitiens.
12. qui nous font : normalement il faudrait dire : qui nous fassent (au subjonctif)
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j’aime me promener sur votre blog. un bel univers. intéressant. vous pouvez visiter mon blog (cliquez sur pseudo) à bientôt.
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Merci pour le lien, Meelis ! Donc ainsi, ce documentaire devrait être accessible à tout le monde ! Et avec un peu de chance, il va rester visible plus longtemps.
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