Ils ont beau être vieux et plutôt défraîchis, avec leurs pages jaunies qui se détachent, j’y tiens ! Ce sont certains des livres qui ont rassasié mon envie de lire, ou l’ont créée – en tout cas entretenue – dans mon enfance. Histoires d’enfants conquérants embarqués dans toutes sortes d’aventures, à qui tout finissait par réussir. Je ne les relis pas mais ils sont là !
Voici donc aujourd’hui quelques détails sur l’expression : y tenir.
Tout d’abord, elle repose sur le verbe tenir à quelqu’un ou quelque chose.
Tenir à quelqu’un : lorsque quelqu’un est très important dans votre vie, vous pouvez dire que vous tenez à lui. Mais attention, n’employez pas y tenir en parlant d’une personne.
C’est une amie très chère. Je tiens beaucoup à elle.
(On ne dit jamais : J’y tiens, car on ne parle pas d’une chose.)
– Elles se connaissaient depuis longtemps. Elles tenaient beaucoup l’une à l’autre.
Mais surtout, on tient à quelque chose ou à faire quelque chose, ce qui signifie que c’est très important pour vous, que vous y êtes attaché :
– Je tiens à notre amitié.
– Il tient aux vieilles photos de sa famille transmises par ses grands-parents. Il y tient vraiment.
– Quand ils l’invitaient chez eux, ils tenaient à lui donner le meilleur accueil possible. Ils y tenaient.
– Nous tenons à donner leur chance à tous les élèves.
Cette expression sert aussi à renforcer les remerciements qu’on adresse à quelqu’un. Au lieu de dire simplement Je vous remercie / Merci, on dit souvent :
– Je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi.
– Je tiens à vous remercier pour vos encouragements.
Si quelque chose nous est vraiment essentiel, nous avons une jolie expression :vous pouvez dire que vous y tenez comme à la prunelle de vos yeux.
– J’ai gardé tous les petits cadeaux fabriqués par mes enfants pour la fête des mères: j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux !
Par exemple, les petits lapins en pâte à sel de la photo, fabriqués par un de mes garçons à l’école maternelle. 😉
– Il avait gardé la montre de son grand-père. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux.
Donc très souvent, on emploie juste Y tenir, sans mentionner directement ce qui est important comme c’était le cas dans les exemples précédents. C’est implicite.
Et c’est donc une façon de dire que c’est important pour nous.
Dans ce cas, l’expression est au présent.
Voici de petits dialogues pour illustrer cette façon de parler :
– Ce n’est pas la peine que tu m’aides. Je vais me débrouiller.
– Si, si, j’y tiens. (= Je veux vraiment t’aider, j’insiste.)
– Je serai à cette réunion.
– Tu es sûr ? Ça t’oblige à revenir alors que tu ne travailles pas le mardi.
– Oui, oui, j’y tiens. Je veux discuter avec tout le monde.
– Tu veux savoir la vérité ? Tu y tiens vraiment ? Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
Bien sûr, on peut employer cette expression à la forme négative. C’est une façon de refuser quelque chose, mais de façon assez douce :
– Quand tu viendras, je peux les inviter en même temps que toi.
– C’est gentil mais je n’y tiens pas. / Je n’y tiens pas trop. (encore plus atténué)
Et très souvent, c’est une façon polie de refuser quelque chose à manger, de dire qu’on n’aime pas ça ou que ça ne nous convient pas.
Il n’y a qu’à la forme négative que l’idée de nourriture existe.
– Tu aimes le foie gras ?
– Je n’y tiens pas. / Je n’y tiens pas vraiment.
– Quand ton frère viendra, on pourrait faire des huîtres en entrée.
– En fait, je crois qu’il n’y tient pas. On va trouver autre chose. (= Il ne mange pas d’huîtres)
Pour finir, il ne faut pas confondre avec l’autre expression négative très proche : ne plus y tenir.
Elle signifie qu’on est impatient de faire quelque chose et qu’on ne peut plus résister :
– Cet étudiant regardait sans cesse son téléphone. J’ai essayé de rester patiente. A la fin, n’y tenant plus, j’ai fini par le mettre dehors.
– Tu as vu tous ces beaux chocolat ? C’est trop tentant, je n’y tiens plus. Allez, je m’en achète une boîte !
– Je n’y tiens plus, là ! Il faut que je prenne un petit café !
– Je n’y tiens plus ! Il fait trop chaud ici ! (= Je ne supporte plus.)
I know just how you feel about those old books! 🙂
Merci pour les explications sur ‘y tenir’…je ne savais pas par exemple qu’il ne faut pas remplacer une personne par ‘y’ (bien que ce soit logique!).
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Merci pour ton commentaire ! Toi aussi, tu as gardé tes livres « fondateurs » ? 😉
Au passage, tu as dû voir qu’il y avait pour moi beaucoup de « Enid Blyton », dont je ne savais même pas à l’époque qu’ils étaient écrits dans une autre langue que la mienne !
A bientôt
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Oui, je garde précieusement quelques anciens livres de Louisa May Alcott, ‘Little Women’, par exemple. Et je crois bien que mon frère lisait la série de Blyton, ‘The Famous Five’! Bon souvenirs… 🙂
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Bonjour – les circonstances de la vie ont fait que je n’ai plus que quelques livres de mon enfance, de ma jeunesse, alors qu’ils sont importants pour moi.
De mémoire, je les retrouve dans les bibliothèques de ma chambre d’enfant, je pourrai presque les relire 🙂 !
Au marché, j’ai pu trouver des livres quelquefois un peu abîmés, mais qui font mon bonheur, et je leur donne une maison, une affection. C’est toute une histoire ( enfin presque ! ) une histoire de la littérature qui est ainsi reconstituée ( presque 🙂 ) !
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Merci pour ton témoignage.
Je ne sais pas si c’est pareil pour toi, mais il y a peut-être un moment de la vie où on y est moins attaché, quand on devient jeune adulte et c’est là souvent qu’ils restent chez les parents ou bien sont donnés, pour faire de la place. Mais comme tu le dis, ils restent très vivants dans notre souvenir. De mon côté, je les ai récupérés chez ma mère, qui les a longtemps incorporés dans sa bibliothèque de classe. Et ils ont même failli disparaître dans un incendie.
A bientôt
Anne
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Merci de votre blog. Moi, je ne comprends pas la différence entre « y » et « le/la/les ». Au dessus, pourquoi ne pas « je les tiens »? J’y vais rechercher en ce moment…
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