A Marseille, le foot, on connaît. Difficile d’y échapper. Et on s’en est bien rendu compte avec les violences des hooligans déchaînés ce weekend au centre-ville. Une chose est sûre, il est partout et sert à tout, même là où il paraît le plus incongru.
Et comme le foot et la gastronomie ne vont pas tout à fait ensemble et qu’il faut se nourrir – à défaut de boire – pendant les matches, les marques de surgelés n’allaient pas laisser passer l’occasion.
Donc voici une pub reçue par mail, avec, comme souvent, jeux de mots, expressions, formules. Bref du français en action. C’est le bon côté des pubs !
C’est foot, alors restons dans le registre du foot : à l’heure du coup d’envoi du match, il faut être prêt devant sa télé. Donc c’est aussi l’heure du coup d’envoi – un peu avant – pour les commandes par internet de bonnes pizzas surgelées.
Les enfants regardent aussi (davantage de garçons que de filles en France) . Ambiance familiale. Tout le monde vit à l’heure du foot. (Il paraît qu’on est parti pour une cinquantaine de matches, en un mois…)
Alors, voici des glaces pour les enfants, qui ne resteront pas sur la touche, c’est-à-dire pour nos petits qu’on n’oublie pas, qu’on fait participer à l’événement. Rester sur la touche, c’est regarder ses coéquipiers courir sur le terrain lorsqu’on est le joueur puni pour faute ou le joueur remplaçant qui attend son heure sur le banc de touche. Des jolies glaces comme des ballons de foot bien sûr.
Mais le foot s’est glissé dans un tout autre univers, sur un compte instagram qu’on pouvait penser imperméable à cet événement sportif ! Humour, second degré, téléscopage de deux mondes.
Mais aussi téléscopage des styles : je n’aurais pas pensé à employer le qualificatif de « beaux mecs » à propos des sculptures de Rodin ( et pas forcément non plus à propos des footballeurs!) , même s’il a effectivement travaillé certains de ses modèles comme des athlètes. Terme un peu trop familier ! Tout comme le ton, oral, du « Y’a » qui nous interpelle au début de la phrase. Humour décalé, pour « dépoussiérer » les musées ?
A ce propos, je ne sais pas pourquoi on trouve très souvent écrit : Y’a, avec cette apostrophe qui n’a pas de sens, et qui tend probablement à restituer le côté oral de « Il y a » prononcé ainsi quand on parle de façon familière. L’apostrophe sert en général à indiquer qu’on a supprimé une lettre, comme par exemple « que » qui devient qu’. Mais ici, il ne manque rien entre Y et a.
Bon, en attendant, y a 80 minutes que le match du jour est commencé et les beaux mecs de l’équipe de France ne brillent pas en face des beaux mecs de l’équipe albanaise au stade Vélodrome de Marseille ! A l’heure où j’écris, y a toujours 0-0. Mais qu’est-ce qu’ils font, tous ces beaux mecs avec leur ballon rond ?